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Pendant la Coupe du monde de rugby, l’armée de l’air peaufine son dispositif anti-drones pour sécuriser l’enceinte sportive. Objectif : être prêt pour les JO. C’est la première fois qu’un déploiement atteint ce niveau de sophistication en France.

Un engin télécommandé d’une centaine de grammes suffit pour menacer la sécurité de 80 000 personnes. À quelques heures du coup d’envoi de la demi-finale de la Coupe du monde de rugby Argentine-Nouvelle-Zélande au Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la guerre anti-drones est déjà déclarée. Ce vendredi, avant que la pelouse ne soit labourée par les crampons des deux demi-finalistes, au centre opérationnel de lutte anti-drones installé à demeure dans le Stade de France, la concentration était au maximum.

C’est dans cette salle, véritable coeur du réacteur, qu’est piloté le système anti-drones Bassalt. Le colonel Lionel Penning-Reef, chargé de la coordination interarmées et interministérielle veille sur une équipe d’une quinzaine de militaires de l’armée de l’air et de l’espace en treillis et sept policiers. L’armée a mis en place un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) en complément de celui mis en oeuvre par la sécurité intérieure. Et ce sont bien les militaires qui sont aux commandes.

Depuis cinq ans, la France a observé la montée en puissance de ces petits aéronefs télécommandés. Leur nombre est passé de 400 000 à 2,5 millions en France. Ils sont d’abord utilisés dans le cadre des loisirs. Mais le dévoiement de ces engins à des fins malveillantes est devenue une réalité. Lors des compétitions sportives plusieurs menaces ont été identifiées : le risque terroriste, l’espionnage sportif et les prises de vues illégales notamment.

Dans la perspective des Jeux olympiques 2024, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, avait estimé que les drones sont « une nouvelle menace, mais sans doute la principale à appréhender ». « La menace la plus probable est celle représentée par l’emploi de drones civils à des fins de renseignements, de prises de vues, d’actes criminels ou terroristes », estimait un rapport de la commission Défense de l’Assemblée nationale en 2021. Plutôt pessimiste, elle jugeait que « la protection contre ces engins facilement accessibles et peu onéreux est quasi impossible ».

De toute évidence, les personnels mobilisés au Stade de France ce vendredi, ne sont pas de cet avis. Dans la salle opérationnelle, une heure avant le match, les yeux des opérateurs sont déjà rivés sur les écrans de contrôle. On ne tarde pas à apercevoir un intrus dans le ciel nuageux de l’enceinte sportive, il s’est invité au-dessus de la future piscine olympique située face au stade, coté autoroute A1. C’est bien un drone confirme le militaire : « La caméra l’a pris en tracking. Avec les fréquences, nous pouvons détecter le drone même si nous ne l’avons plus en visuel ». […]

Dans cette nouvelle guerre technologique, l’armée de l’air met à disposition ses systèmes lourds déjà opérationnels dans ses missions de sûreté aérienne, comme les batteries sol-air qui seront positionnées lors des Jeux de Paris 2024. Lors de laCoupe de Monde de rugby, elle est déjà montée en intensité avec la mobilisation de 20 % d’aviateurs supplémentaires par rapport à un dimensionnement habituel. […]

Le Parisien

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