Le reportage complet
La brasserie a été bâtie en 1836, par Georges Hoffherr, un brasseur émigré d’Alsace. L’emplacement de la brasserie, sur un terrain gagné sur les marécages du confluent de la Saône et du Rhône, fut choisi car il correspondait à l’étape des diligences sur l’axe Paris–Lyon–Saint-Étienne–Marseille. Le 1er juin 1857, la gare de Perrache ouvrit ses portes à côté de l’établissement. La construction de ce restaurant est un défi architectural : 600 m2 de plafond sont soutenus uniquement par quatre poutres en sapin, longues de 25 mètres, apportées de Chartreuse et du Vercors par chariots à bœufs.
En 1873, après la mort de Georges Hoffherr, son gendre, Mathieu Umdenstock, reprend l’affaire. Après la guerre de 1870, la Brasserie Georges emploie 18 servantes appelées Hébés (déesse de la jeunesse), d’origine alsacienne, pour la plupart. En 1879, la Brasserie Georges et la Brasserie Rinck sont, avec Antoine Lumière, les premiers de la ville de Lyon à faire fonctionner leur éclairage à l’électricité.
Les banquettes de moleskine rouge et les tables ont remplacé, en 1890, les chaises en paille et les longues tables en noyer. Un fronton à l’effigie de Gambrinus est encadré par deux tonneaux de bière. À la fin du xixe siècle, la brasserie possède cinq billards et les murs sont peints d’un décor végétal avec des animaux comme le paon et le singe.
En 1924, le peintre Bruno Guillermin a redécoré la salle de restauration dans un style Art déco. Il réalise notamment quatre scènes champêtres au plafond, orne les murs de bas-reliefs et éclaire le tout d’imposants lustres pesant chacun 250 kilos. Ce décor n’a pas changé depuis…