04/11/2023
La députée du Rhône, Marie-Charlotte Garin, dormira dans l’école Mazenod du 3e arrondissement de Lyon, le 9 novembre, pour alerter sur la situation des enfants sans toit. L’établissement accueille en effet plusieurs familles. C’est le cas dans plusieurs autres écoles à Lyon, où l’exécutif écologiste avait pourtant martelé sa promesse de «zéro enfant» à la rue dès son arrivée au pouvoir, en 2020. Ils sont aujourd’hui 183 écoliers sans-abri, six fois plus que l’an dernier, déplore le collectif Jamais sans toit. Comme la municipalité, la députée demande au gouvernement davantage de places d’hébergement d’urgence. Municipalité qui soutient ces mises à l’abri en laissant tourner le chauffage le soir et pendant les vacances.
«Les collectivités pallient comme elles peuvent les carences de l’État, mais elles ne peuvent pas tout, déplore la députée auprès du Figaro. Il faut une politique nationale avec davantage de moyens et la création de places supplémentaires. La rue ce n’est pas un endroit pour les enfants». Par cette action, elle souhaite interpeller le gouvernement alors que la trêve hivernale a commencé le 1er novembre. Trêve intervenue deux jours après l’expulsion du squat des Pyramides, le plus grand de Lyon, avec son lot d’enfants. Du côté de la préfecture du Rhône, qui poursuit son bras de fer avec la Ville, on rappelle que ces places n’ont jamais été aussi nombreuses. […]
«Face à cette situation dramatique, des écoles sont occupées pour mettre à l’abri ces enfants et leurs familles, insiste Marie-Charlotte Garin. La solidarité s’organise grâce à l’énergie des parents d’élèves et professeurs, tandis que la ville de Lyon va au-delà de ses compétences en mettant à disposition du patrimoine municipal». Lors du dernier conseil municipal, Sandrine Runel (PS), avait présenté une délibération pour transférer plusieurs appartements et bâtiments municipaux dans le giron du Centre communal d’action sociale (CCAS). Cela afin de permettre leur utilisation comme hébergement d’urgence. L’aboutissement d’un long inventaire du patrimoine municipal vacant, annoncé par l’alliance de gauche écologiste à sa prise de fonction en 2020.
02/11/2023
Près de 3 000 mineurs ont dormi dans la rue début octobre, d’après l’Unicef. Des chiffres inédits qui témoignent du basculement dans la précarité de nombreuses familles et de la saturation des services d’urgence.
Il y a encore quelques semaines, David, 9 ans, dormait chaque nuit dans les couloirs de la gare du Nord ou sur un bout de trottoir devant l’Hôtel de Ville de Paris, faute d’avoir pu trouver un hébergement auprès du Samu social. Arrivé en France en 2022 en provenance de la République démocratique du Congo avec sa mère, le petit garçon, scolarisé en CM 1 à l’école Richomme, dans le XVIII e arrondissement, a connu la rue pendant un an. « J’étais triste et j’avais peur, car dans la rue on ne sait jamais ce qui peut se passer, témoigne David d’une voix grave. Je ne me sentais pas comme les autres enfants. » […]
Le cas de David n’est pas isolé. D’après le dernier baromètre « Enfants à la rue » de l’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), 2 822 enfants, dont près de 700 âgés de 3 ans ou moins, ont dormi dehors le 2 octobre, à la suite d’une demande non pourvue (DNP) auprès du Samu social. C’est 42 % de plus que le mois précédent. […]
Les associations estiment à environ 10 000 le nombre de places supplémentaires d’hébergement d’urgence nécessaires pour faire face à une demande sans précédent, avant même le début de l’hiver. [….]