Le rassemblement intervient au moment où la gauche états-unienne se fracasse sur ce conflit sanglant. Depuis le 7 octobre, plusieurs composantes de la coalition qui a porté Joe Biden au pouvoir en 2020 (mouvement des jeunes écologistes Sunrise, syndicats, groupes arabes et musulmans, Hollywood…) ont monté le ton contre le locataire de la Maison-Blanche, accusé d’être trop complaisant envers l’État hébreu.
Cette semaine, un groupe de militant·es musulman·es démocrates a adressé une lettre ouverte à Joe Biden pour l’exhorter à obtenir un cessez-le-feu de la part d’Israël avant mardi 31 octobre à 17 heures (heure de la côte Est). Autrement, le groupe s’emploiera à torpiller sa candidature en 2024.
Sans surprise, la lettre est restée sans réponse. En effet, la Maison-Blanche n’est pas favorable à une telle interruption des opérations militaires, qui donnerait, selon elle, la possibilité au Hamas de se réarmer et qui serait synonyme de demander à Israël de mettre fin à sa riposte.
La semaine précédente, neuf élu·es démocrates de la Chambre des représentants votaient contre une résolution condamnant l’attaque du Hamas, tandis que six autres s’abstenaient. Membres de l’aile progressiste du parti, ils et elles ont été qualifiés de « méprisables » par l’un de leurs collègues plus modéré, Josh Gottheimer, député du New Jersey. En retour, ce dernier a été taxé de « lâche ». Ambiance.
Trop heureux de faire oublier leur incapacité à choisir un nouveau président de la Chambre des représentants à cause de querelles intestines ces dernières semaines, les républicain·es ont sorti le pop-corn.
Dans l’entourage des élu·es, l’orage gronde aussi. Plus de 400 employé·es parlementaires ont récemment exhorté leurs patrons et leurs patronnes à renoncer à la guerre. De confession juive et musulmane pour beaucoup, ils et elles se sont exprimé·es anonymement, dans une lettre, pour éviter d’éventuelles représailles. De même, des membres de l’équipe de campagne de Kamala Harris lors de la présidentielle de 2020 ont fait circuler une missive encourageant la vice-présidente à demander un cessez-le-feu immédiat et l’ouverture d’« enquêtes indépendantes sur la violation de droits humains à Gaza ».
Même chez certains groupes de gauche et des syndicats, le conflit entre le Hamas et Israël a créé des dissensions. Ainsi, MoveOn, l’un des principaux acteurs de la galaxie progressiste, a dû réviser un communiqué de soutien à Israël après avoir essuyé les critiques de certain·es employé·es, indigné·es que le sort des populations palestiniennes n’ait pas été mentionné dans le texte initial.
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