10/11/2023
Il importe aussi de rappeler que ce processus est aujourd’hui en phase d’accélération, du fait des évolutions démographiques que l’on observe notamment en France. L’immigration, suivie du flux des naissances qui accompagnent assez mécaniquement la fondation de familles sur le sol français, fait que tout ce que les salafistes ont semé dans la tête des parents se retrouve ensuite dans la tête des enfants.
Une écrasante majorité des mosquées françaises est menacée par ce phénomène. La matrice idéologique de l’Islam sunnite, dans sa version wahhabite comme dans sa version frériste, se partage le marché du prosélytisme religieux. C’est vrai également pour les mosquées qui ont des relations avec des puissances étrangères comme le Maroc, l’Algérie ou la Turquie. Les islamistes ont pris le pouvoir, parfois indirectement, dans un certain nombre des pays où a pu se dérouler le printemps arabe. Ils influencent, depuis, cet islam en particulier. Cela n’est pas sans impact sur les autres mosquées… mais il va de soi que toutes ne sont pas toutes influencées au même degré.
Les salles de prières préservées de toute forme d’Islam politique demeurent malheureusement très minoritaires.
Les Frères musulmans gouvernent des mosquées-cathédrales qui s’adressent à des masses que l’on peut compter par milliers à l’occasion du ramadan ou d’autres fêtes religieuses.
En fin de compte, me semble-t-il, 70 à 80% des mosquées en France sont menacées. La situation est d’autant plus inquiétante qu’il s’agit parfois de salles de prières massives, impactées par l’idéologie islamiste dans sa version wahhabite ou sa version frériste.
06/11/2023
INFO LE PARISIEN. Dans une note confidentielle, les Renseignements territoriaux alertent sur les méthodes utilisées par la mouvance salafiste pour tenter de déstabiliser plusieurs mosquées en France. Le pays compte déjà plus d’une centaine de lieux de culte aux mains de cette mouvance rigoriste de l’Islam.
[…]Ce document de sept pages compile de nombreux exemples de tentatives de prises de contrôle de salles de prière par cette frange très rigoriste de l’Islam. Sur la seule année 2023 une vingtaine a ainsi été ciblée, majoritairement, d’après la note, dans les régions du Grand-Est et de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les services de renseignement ne distinguent pas de « stratégie nationale concertée » mais relèvent quand même plusieurs dénominateurs communs dans ces offensives.
119 mosquées déjà sous la coupe des salafistes
Selon les rédacteurs du rapport, 119 mosquées en France sont déjà sous la coupe des salafistes sur les 2 018 qui sont recensées par la DNRT. Le courant est donc encore très minoritaire au sein de l’Islam de France mais les spécialistes alertent néanmoins sur une « rupture générationnelle entre les jeunes pratiquants acquis aux thèses fondamentalistes et des responsables cultuels vieillissants et dépassés ». Et la note des RT conclut : « Il est à redouter que dans ce contexte le nombre de mosquées pilotées par des salafistes augmente. »
Cette conquête des salles de prière par les promoteurs d’un islam plus rigoriste n’est pas nouvelle. Mais la note souligne un phénomène en expansion jugeant qu’en cinq ans la hausse des mosquées touchées a augmenté de plus de 50 %.
[…]Les rédacteurs de la note expliquent que l’absentéisme des responsables modérés permet aux groupes salafistes déjà présents de « s’immiscer dans les fonctions de gestion et apparaître ainsi comme des fidèles proactifs. Cette manœuvre leur donne le champ libre pour y diffuser leur idéologie ». Plusieurs exemples récents, dans l’Eure, les Bouches-du-Rhône et en Savoie viennent étayer cette méthode. Les fondamentalistes profitent aussi parfois de la mauvaise gestion voir des procédures judiciaires qui visent un responsable, ou de son autoritarisme, pour convaincre les fidèles de la nécessité de changer les têtes.
La note relève des exemples dans le Lot, dans le Jura, mais aussi à Bordeaux où les groupes salafistes ont employé des méthodes plus volontaires qui sont même allées parfois jusqu’à un affrontement physique. Le but recherché est toujours le même : déstabiliser d’abord pour pouvoir reprendre le contrôle ensuite. Là c’est une plainte pour « agression » déposée contre un membre du bureau pour le fragiliser, ici c’est un groupe WhatsApp clandestin qui se monte pour critiquer un imam ou un membre de l’association, des interruptions de prêches jugés trop modérés, ou encore des requêtes pour changer l’imam et en proposer un autre.
[…]