09/11/2023
L’Albanie n’accueillera pas plus de 3000 migrants à la fois
L’Albanie n’accueillera pas plus de 3000 migrants à la fois dans le cadre d’un accord annoncé cette semaine permettant à l’Italie de construire deux camps d’accueil et de détention de migrants dans ce pays, selon des documents officiels publiés mercredi 7 novembre. L’accord italo-albanais est le premier exemple d’un pays non-membre de l’UE acceptant des migrants au nom d’un pays de l’UE, et il s’inscrit dans le cadre d’une campagne menée à l’échelle de l’Union pour lutter contre l’immigration irrégulière.
Ce chiffre est à comparer aux plus de 145.000 migrants arrivés en Italie depuis le début de l’année, une forte augmentation par rapport à 2022 que le gouvernement de droite de la première ministre Giorgia Meloni s’efforce d’endiguer.
[…]Procédures noyées par la paperasserie
Giorgia Meloni a déclaré que l’objectif était d’examiner les dossiers dans un délai de 28 jours, mais les experts ont souligné que, malgré les efforts du gouvernement pour les rationaliser, les procédures restaient noyées dans la paperasserie. Les experts ont également noté qu’il est difficile de rapatrier les demandeurs déboutés, étant donné l’absence d’accords de retour avec les pays d’origine des migrants. Depuis le début de l’année, l’Italie a rapatrié un peu moins de 4000 personnes.
[…]Ces installations se trouvent à plus de 1000 kilomètres de Lampedusa, l’île où débarquent actuellement la plupart des migrants de mer en provenance d’Italie. Leur transfert vers l’Albanie par voie maritime prendrait au moins deux ou trois jours. Giorgia Meloni a déclaré que les femmes enceintes, les mineurs et les autres personnes vulnérables ne seraient pas envoyés en Albanie, mais il n’est pas clair si cela pourrait entraîner la séparation des hommes adultes du reste de leur famille.
15% des mesures d’éloignement vers l’Afrique sont appliquées
Les migrants devront soit obtenir le droit d’asile et aller en Italie, soit être expulsés. Sauf que seulement 15% des mesures d’éloignement vers l’Afrique sont appliquées. Or, l’Albanie est claire : l’Italie doit reprendre ceux qu’elle ne parvient pas à éloigner. Au bout du compte, selon Matteo Villa, spécialiste de l’immigration au centre de réflexion ISPI, “sur les 36 000 migrants, l’Italie devra en reprendre environ 31 000 à la fin”.
À moins que les migrants s’éclipsent des centres, ce qui poserait de sérieux problèmes diplomatiques. D’autant que l’Albanie assure n’avoir négocié aucune contrepartie, ce qui n’est pas le moindre mystère de cette affaire.
06/11/2023
L’Italie va ouvrir en Albanie, un État non membre de l’UE, deux centres pour accueillir des migrants sauvés en mer, en vertu d’un accord signé lundi à Rome par la Première ministre Giorgia Meloni avec son homologue Edil Rama.
Ces deux centres gérés par l’Italie, opérationnels au printemps 2024, pourront accueillir jusqu’à 3.000 migrants, soit environ 39.000 par an selon les prévisions, selon un document communiqué à l’AFP par les services du gouvernement.
Ces “deux structures d’entrée et d’accueil temporaire des immigrés sauvés en mer” permettront de “mener rapidement les procédures de traitement des demandes d’asile ou les éventuels rapatriements”.
Dans le centre de premier accueil et de triage situé au port de Shengjin (nord) auront lieu les procédures de débarquement et d’identification, tandis que le centre de Gjader, une localité situé à une vingtaine de km, sera chargé des procédures ultérieures. Les deux centres, placés sous juridiction italienne, bénéficieront de la collaboration des forces de police albanaises pour les activités de sécurité et de surveillance.