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C’est une réalité plus inquiétante que jamais sur le plan sociétal, judiciaire et sécuritaire. Les atrocités du terrorisme islamiste se succèdent depuis 2012 et, en dépit des lourdes sanctions encourues, des mineurs, garçons et filles, continuent à adhérer à l’islam radical avant de basculer dans des projets terroristes. Comme le prouvent depuis le 1er janvier les mises en examen de dix adolescents âgés de 14 à 17 ans (dont deux pour leur rôle indirect dans l’attentat d’Arras). Et le fait que les trois projets d’attentat déjoués depuis le début de l’année impliquent tous des mineurs.

Le phénomène n’est certes pas nouveau. Il remonte au moins au début des années 2010, et même peut-être un peu plus tôt, et cette présence massive et systématique de très jeunes gens dans de tels dossiers est même l’une des spécificités du terrorisme islamiste. Au cours de la seule année 2016, à l’époque où les recruteurs de l’État islamique – et notamment Rachid Kassim – ciblaient les adolescents restés en France, pas moins de 51 mineurs avaient été mis en examen dans des dossiers terroristes (contre 13 en 2015).

En 2019, une étude portant sur 88 attentats ou projets d’attentat déjoués, échoués ou aboutis entre 2015 et 2018, notait que 16 % des individus impliqués étaient mineurs. Entre 2015 et le printemps de 2023, plus de 100 individus âgés de moins de 18 ans ont été condamnés par le tribunal pour enfants ou la cour d’assises des mineurs spécialement composée. Enfin, pour ne prendre que cet exemple, sur trois projets d’attentats déjoués entre octobre 2020 et mars 2021, à une époque où Daech était au plus bas dans la zone syro-irakienne, l’un impliquait un garçon de 15 ans et un second un adolescent de 17 ans.

(…)

Fin août-début septembre 2023, l’alerte était encore plus chaude avec l’interpellation en Indre-et-Loire de trois garçons, deux âgés de 16 ans et le troisième de 15 ans. Contacts numériques avec des sympathisants de Daech, essais d’explosifs, plan d’attaque de l’ambassade d’Israël à Bruxelles… Toute la panoplie djihadiste était réunie. Et aussi toute la naïveté adolescente, puisque deux de ces énergumènes s’étaient répandus en propos incendiaires dans leur lycée, ce qui avait entraîné un signalement de l’Éducation nationale, une prise en charge par la DGSI et une visite domiciliaire qui a permis de découvrir le pot aux roses.

Le Figaro

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