Les conclusions de ces enquêtes menées depuis des décennies montrent que la théorie du contact se vérifie. « Dans les zones qui comptent beaucoup d’immigrés, la xénophobie est plus faible que dans celles qui en comptent peu », constate l’un des auteurs du rapport annuel de la CNCDH, le chercheur Vincent Tiberj. « Le mélange entre natifs et immigrés engendre une baisse significative des préjugés, renchérit le politiste Raul Magni-Berton, qui a travaillé avec le chercheur Abel François sur le versant français des enquêtes européennes de 2008 et 2018. Une augmentation de 1 % de la proportion d’immigrés suffit, dans un département, à faire reculer les idées reçues. »
Les travaux ethnographiques, comme l’enquête réalisée en 2019, à Sarcelles (Val-d’Oise), par les politistes Nonna Mayer et Vincent Tiberj, confirment que la diversité raciale et religieuse peut se conjuguer avec une cohabitation apaisée. « Dans une ville aussi multiculturelle que Sarcelles, qui compte plus d’une centaine de nationalités et une vingtaine de confessions religieuses, les habitants vivent face à face mais aussi côte à côte, observe Nonna Mayer. Il peut y avoir des tensions, mais les rencontres quotidiennes et les activités associatives partagées – danse, musique, sport, soutien scolaire – ont des effets positifs sur le vivre-ensemble. »
(…) Le Monde