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Décret de la dissolution du CCIF dans le journal officiel

Ils sont de retour. Dissous en 2020 dans le sillage de la décapitation de Samuel Paty, puis ressuscité en Belgique dans la foulée, le Collectif contre l’islamophobie en Europe dispense pourtant bien des stages sur la laïcité aux professeurs français. « Charlie » s’est invité à l’un d’eux, à Angoulême. Reportage.

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« C’est ça la laïcité »

Installée autour de tables disposées en U, la trentaine de participants est d’abord invitée à réagir à une campagne nationale de promotion de la laïcité à l’école, lancée par le ministère de l’Éducation nationale en 2021. Intitulée « C’est ça la laïcité », elle avait créé la polémique à sa sortie. On y voit des gamins de différentes couleurs de peau et avec des prénoms à consonances plus ou moins étrangères. Selon cette campagne, la laïcité permettrait « à Sacha et Neissa d’être dans le même bain », à « Imrane, Axelle et Ismail » de « penser par eux-mêmes » ou encore de « donner le même enseignement à Romane, Elyjah et Alex quelles que soient leurs croyances ».

Certes, la campagne enfile les poncifs, mais pour certains professeurs réunis ce matin-là, le diagnostic est bien pire : elle est « xénophobe »« raciste » et rappelle notre « héritage colonial ». Bref, rien de moins qu’« une affiche de propagande ». Après avoir vérifié que l’indignation antiraciste avait bien fait frémir la salle, Aïcha Bounaga, chercheuse en sociologie et membre du CCIE, entame, agile, sa présentation. L’école « plurielle » perpétue une « forme d’ethnicisation » et les professeurs de la République qui constituent ce jour-là son auditoire sont bien évidemment incapables d’être « indifférents à la différence » – laïcité ou non.

« Juste un maillot développé en Australie »

« Je ne comprends rien », coupe une des participantes, avant de commencer à expier une faute personnelle. «  Je cherchais en quelle classe était une des élèves, noire, de mon établissement. J’ai donc posé la question à un de ses camarades, en lui demandant : « en quelle classe de STMG (NDLR : une filière technologique, considérée comme moins prestigieuse) est-elle ? »  », raconte-t-elle avant de poursuivre sa confession : « Elle était, en fait, en filière générale, j’ai eu un préjugé, un biais, mais pas ethnique, sociologique ». « On a tous des préjugés, mais il faut les combattre », l’absout alors l’intervenante. Jusque-là, on se demande ce que la laïcité « dévoyée » a à voir là-dedans.

Mais à mesure que la présentation du CCIE délie les langues, on se rend compte combien les religions ont bel et bien fait leur retour à l’école. À en croire ce prof d’EPS, certaines élèves musulmanes évoquent l’islam pour demander à être dispensées de cours de natation. Réaction du CCIE ? Bien sûr, elles ne « peuvent pas refuser d’y participer en raison de leur croyance ». Mais la nuance n’est jamais loin : «  Pourquoi ne les écoute-t-on pas ? » Peut-être, justement, en raison du principe… de laïcité. Mais Mariem Sabil a une autre solution : les laisser porter un « vêtement couvrant ». Ne dites pas « burkini », car l’intervenante « n’aime pas beaucoup » ce terme. Il ne s’agit que d’ « d’un maillot développé en Australie ». Factuellement vrai.

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Charlie Hebdo

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