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Les turbos comme les calculateurs, les vannes EGR ou les kits de distribution disparaissaient tous les jours ou presque de l’entrepôt de Renault d’Éragny. Parmi les pièces détachées volées, beaucoup prenaient la direction de l’Algérie ou du Maroc dans le cadre d’un trafic démantelé par les gendarmes en 2014. Cette enquête conduit près de dix ans plus tard pas moins de 18 personnes à s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Pontoise, notamment des magasiniers de l’entreprise et parmi eux des délégués syndicaux de la CFDT. Ce procès de quatre jours s’est ouvert lundi matin pour vols en réunion, recel et blanchiment, en l’absence de plusieurs prévenus empêchés par la maladie ou l’absence de visa. Le préjudice chiffré par Renault s’élève à plus de 3,2 millions d’euros.

L’enquête débute le 8 octobre 2012 avec la plainte de Renault dont l’inventaire du stock révèle des trous béants. Quelque 540 turbos ont disparu le même jour. Les gendarmes s’intéressent rapidement à Abdelaziz A. dont les conversations téléphoniques évoquent de nombreuses pièces et beaucoup d’argent. Il est alors question d’un box utilisé pour stocker la marchandise à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), puis le rôle d’un père et de son fils qui se chargent du transport vers le Maroc.

Les enquêteurs s’invitent un jour à Épinay à un rendez-vous des suspects, et interpellent le propriétaire du box et le fils. Dans le coffre et dans l’habitacle du véhicule, ils découvrent pas moins de 600 pièces autos d’une valeur totale de 86 000 euros, la plupart dans leur emballage d’origine. Le chauffeur reconnaît un voyage par mois, soit en général une quinzaine de turbos et une centaine de petites pièces, pour écouler aussi des vannes EGR ou des calculateurs.

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Le Parisien

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