La vice-présidente de l’association Aides en Paca, Céline Offerlé, expose les raisons qui font de la région la deuxième la plus touchée par l’épidémie en France métropolitaine
Avec 64 découvertes de séropositivité par million d’habitants en 2022, la région Paca arrive (très) loin derrière l’Île-de-France et ses 190* cas. Elle reste pourtant, encore et toujours, la deuxième région la plus touchée par le VIH en métropole.
Alors comment expliquer un tel positionnement ? Déjà, mécaniquement, parce que le dépistage y est aussi plus fort qu’ailleurs, répond la vice-présidente de l’association Aides en Paca. Et aussi peut-être parce que la région concentre des populations dont l’accès aux soins est compliqué, et notamment les personnes en situation de migration, avance Céline Offerlé, avec qui 20 Minutes s’est entretenu à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, ce 1er décembre.
Où en est-on de l’épidémie en Paca ?
Paca reste la deuxième région de France métropolitaine la plus touchée, où les seules populations pour lesquelles les diagnostics ne régressent pas sont celles qui sont mises à mal dans leur accès à la santé. Notamment les personnes trans, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes [HSH] nés à l’étranger ou encore les femmes migrantes travailleuses du sexe. Et nous sommes très inquiets vis-à-vis des menaces qui pèsent sur l’AME [l’aide médicale d’Etat qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins et qui est discutée à l’occasion de l’examen du projet de loi immigration]. Si elle venait à être supprimée, ce serait une pure catastrophe pour l’accès au dépistage et aux soins de personnes qui en sont déjà très éloignées.
(…) Ce n’est pas pour rien que nous avons installé deux « spots » à Nice et à Marseille. C’est là que nous avons vraiment deux foyers épidémiologiques. Il faut également noter qu’il y a des déplacements de population dans la région. Ça n’a échappé à personne. Et les personnes en situation de migration sont surreprésentées. Elles forment aujourd’hui un tiers de la file active [le nombre de patients infectés par le VIH pris en charge au cours d’une année], notamment à Marseille.
(Merci à Loubiac)