Le gouvernement britannique durcit significativement sa politique migratoire au risque de pénaliser l’économie du pays, déjà handicapée par les pénuries de main-d’œuvre. Le ministre de l’intérieur, James Cleverly, a annoncé lundi 4 décembre un relèvement du plancher de ressources annuelles nécessaires pour venir s’établir au Royaume-Uni : il va passer de 26 200 livres sterling à plus de 38 700 livres.
L’accès au NHS, le système de soin public (gratuit pour les Britanniques), sera facturé plus de 1 000 livres par an. Les non-Britanniques travaillant dans le secteur de l’aide sociale ne pourront plus faire venir leur famille. Enfin, la possibilité pour les employeurs de recruter des étrangers à des salaires 20 % inférieurs aux salaires minimums dans les secteurs sous tension (construction, éducation, etc) va être supprimée.
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Selon des chiffres révisés le 23 novembre par l’Office national des statistiques (ONS), la migration nette au Royaume-Uni (différence entre les arrivées et les départs) a atteint 745 000 personnes en 2022. Elle était deux fois moindre en 2016, au moment du référendum sur le Brexit, alors même qu’un des principaux arguments des partisans du divorce avec l’Union européenne (UE) était de « reprendre le contrôle » des frontières du pays. Autant dire que la promesse faite en 2010 par le conservateur David Cameron à son arrivée à Downing Street de réduire la migration à moins de 100 000 arrivées annuelles est très loin d’avoir été tenue.
S’ils ne sont pas concernés par ce seuil, les salariés du secteur de la santé ne pourront plus faire venir leurs familles au Royaume-Uni, suscitant des craintes de la part d’organisations du secteur. NHS providers, organisme qui représente les groupements hospitaliers en Angleterre, a jugé « profondément préoccupants » ces changements qui risquent de dissuader des salariés du secteur d’essayer de venir au Royaume-Uni. L’association Care England a, quant à elle, souligné que l’immigration a « sauvé le secteur ».
Merci à moi.