Un mort. Thomas. Il a été beaucoup question de prénom. Celui de la victime. Ceux du groupe ayant provoqué sa mort et les blessures d’autres participants et de vigiles. Car le bal était sécurisé. Parce qu’être dans la périphérie de villes et de quartiers oblige désormais à une sécurisation, même dans les vilages. Cette sécurisation n’a pas suffit. Les assaillants, venus armés, en découdre ont pris la fuite vers le Sud Ouest. Quasiment tous sont maghrébins, ce qu’il fallait taire, même de l’avis du Ministre de l’Intérieur. Et des analyses pour absoudre les fautifs s’accumulent. Ils ont été provoqués, rejetés, Thomas le rugbyman n’était pas blanc-bleu puisqu’il aimait le bleu-blanc-rouge. Il est intervenu, il a eu tort. Il s’en est mêlé, il a eu tort. Et les assaillants deviennent les victimes. Les analyses se sont multipliées.
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Car il n’y avait pas de litige amoureux. Des prédateurs exigeaient de pénétrer dans un lieu de fête avec leurs codes de quartier, leurs vêtements, de quartier, leur violence de quartier. Alors leurs avocats ânonnent: ils ont été exclus. Ils sont stigmatisés. Ils poignardent. Réaction qui se comprend donc. Ils s’excluent eux mêmes par leurs violences. Ils se stigmatisent tout seuls par leur violence. Je me contenterai de poser une question: pourquoi n’y a t il pas de bal dans ces quartiers ? Parce que le lieu de la sociabilité des wesh wesh est le hall d’entrée ou le bar à chicha. Qu’on n’y danse pas. On y fait des rodéos, on y trafique, on n’y organise pas de bal. Parce que… et c’est l’élément que personne ne veut mettre en avant: il n’y a pas de mixité sexuelle, il n’y a pas de meuf. Ces délinquants endurcis n’étaient pas venus danser mais chercher de la meuf. Pas pour une histoire d’amour. Pour le sexe et la domination patriarcale.
Les meufs de quartiers rendent à la maison. On n’y danse pas. On ne se réunit entre femmes et hommes. On n’y apprend pas les codes de la séduction. On ne fréquente pas. On tourmente, on tournante. Mais la fille blanche est facile, elle. Et cela se passe en dehors du quartier. L’honneur des mâles est sauf. La virginité des femmes de quartier est sauve.
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