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Engins de chantier incendiés, racket, vols de matériaux… : ces incivilités qui freinent la rénovation urbaine à Nîmes

Engins de chantiers incendiés, contrôles de salariés, vols de matériaux… Les chantiers de rénovation urbaine ne sont pas de tout repos à Nîmes. Une délégation nîmoise a défendu son dossier auprès du comité d’engagement de l’Anru pour sécuriser les entreprises sur le terrain.

Avec plus de 400 M€ et plus de 138 opérations soutenues dans plusieurs quartiers de Nîmes, l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine) n’a pas à rougir de son investissement ces dernières années. Malgré tout, ce lundi 4 décembre, une délégation nîmoise d’élus de la Ville […] et de l’Agglo Nîmes Métropole, […] ainsi que de bailleurs sociaux, s’est rendue à Paris pour rencontrer les membres du comité d’engagement de l’Anru afin de demander une rallonge budgétaire de 22 M€. “C’est ce qu’on appelle une clause de revoyure dans laquelle on a intégré un volet sur la sécurisation des chantiers de rénovation urbaine dans les quartiers Politique de la Ville”, confiait l’élu Olivier Bonné, ce mercredi, en marge de la pose de la première pierre du groupe scolaire Léo Rousson au Clos d’Orville.

L’ANRU peut-elle faire un effort supplémentaire pour le dossier nîmois ? “Il y a eu une délégation à Paris mais on ne mise pas trop sur une réponse positive”, indique un proche du maire de Nîmes. L’État est quand même prêt à accorder une enveloppe, mais jusqu’à quel montant ? Si la demande nîmoise a été formulée, c’est parce qu’il y a urgence : les incivilités freinent la livraison des programmes immobiliers avec un coût du préjudice estimé à 6M€.

En effet, les chantiers de rénovation urbaine à Pissevin, Valdegour, Mas de Mingue, Chemin Bas d’Avignon ou Clos d’Orville ne sont pas des longs fleuves tranquilles, notamment car certains sont implantés à proximité de points de deal. Les trafiquants de drogue n’apprécient pas trop le ballet des pelleteuses qui pourtant sont dépêchées dans ces quartiers populaires pour améliorer le cadre de vie.

À Pissevin, lorsqu’il a fallu détruire la tour Pollux, dès la première nuit des travaux, deux engins de chantier ont été incendiés, ce qui a entraîné plusieurs dizaines de milliers d’euros de préjudice pour l’entreprise mobilisée. “Les salariés des sociétés qui travaillent sur les chantiers ont été parfois contrôlés près des points de deal. Ils n’ont pas forcément envie de revenir après ça, surtout pour être payés au Smic”, confie un élu nîmois. La Fédération française du bâtiment aurait même parlé de racket !

Sur le chantier du Clos d’Orville de construction du prochain groupe scolaire Léo Rousson qui enthousiasme et mobilise des parents d’élèves du quartier, il n’a pas fallu longtemps pour qu’il y ait des vols de matériaux : “Les entreprises sont réticentes à s’engager dans ces chantiers de rénovation urbaine. Si, en plus, de la hausse du coût des matériaux, on leur dit qu’il faut prévoir des frais de gardiennage, on a des difficultés à trouver…”, souligne Olivier Bonné qui a défendu le dossier nîmois à Paris. La réponse de l’Anru est attendue… au printemps 2024.

Midi Libre

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