Alors que le projet de loi de Gérald Darmanin est débattu à l’Assemblée, le «schéma national d’accueil des demandeurs d’asile et d’intégration des réfugiés» organise leur dispersion sur tout le territoire. Les dispositifs ont beau être saturés, des centres pour migrants sont implantés jusque dans les villages, au mépris de l’avis des populations locales.
(…) Ludivine Fassiaux préside l’Union bélâbraise, l’association créée pour empêcher l’installation du Cada. Ses parents tiennent la supérette de Bélâbre depuis 2010 mais avant de s’établir dans la région, la famille a beaucoup bourlingué. À 26 ans, cette mère de deux enfants a vécu l’arrivée massive d’étrangers non européens dans les quartiers populaires où elle a successivement habité. À Carcassonne, petite fille, elle a vu un garçon de son âge prendre un coup de marteau sur la tête. Il avait «manqué de respect» à un Maghrébin. À Montpellier, les dealers rackettaient son père quand il rentrait chez lui. La famille habitait la Paillade, quartier «sensible» rebaptisé depuis la Mosson. Aujourd’hui, Ludivine Fassiaux est à Châteauroux, à cinquante minutes de voiture de Bélâbre.