Le dernier combat de Tai-Luc, né Tai-Luc Nguyen Tan en 1958 à Suresnes, décédé le 1ᵉʳ décembre, fut de s’opposer au déplacement programmé des bouquinistes des quais de Seine en vue des jeux Olympiques de 2024. Depuis 2016, il tenait son propre étal sur le quai de Gesvres en cachant, sous un krama (le foulard cambodgien), son crâne rasé « plus façon moine que skinhead », tenait-il à préciser (Le Monde, 2020). La Souris Déglinguée, son groupe entré dans l’histoire du rock français, s’est traîné une image politique ambiguë pour ne pas avoir tranché entre deux camps de son public, punks et skinheads, qui ont transformé nombre de ses concerts en bagarre générale. (…)
LSD fêtait ses 35 ans dans un Olympia survolté avec moult invités dont Parabellum et Didier Wampas, devant punks et skinheads. Trois mois plus tard, son concert à Fréjus, une ville administrée par le Front national, fit d’autant plus polémique que sa première partie était assurée par In Memoriam, un groupe de rock identitaire.
Tai-Luc serait mort d’une insuffisance respiratoire, tandis qu’il transportait péniblement des livres pour se conformer au futur déménagement de son étal de bouquiniste.
Accusé d’avoir accueilli le groupe identitaire In Memoriam lors d’un concert à Fréjus en 2015, Taï Luc avait justifié sa position par ce message…
