Alors que le Tribunal administratif de Montpellier a autorisé ce vendredi 8 décembre 2023, la crèche exposée place de La Loge par la Ville de Perpignan, et non plus directement en mairie, la Ligue des droits de l’homme dépose un recours devant le Conseil d’Etat.
“La ‘victoire’ de Monsieur Alliot n’est pas aussi éclatante qu’il le prétend”. La Ligue des droits de l’homme ne s’avoue pas vaincue après la décision du Tribunal administratif d’autoriser le pessebre accolé à la mairie de Perpignan, mais plus placé à l’intérieur comme en 2022. “Laisser le Pessebre de Perpignan à sa place et remettre la Ligue des Droits de l’Homme à la sienne, c’est en quelque sorte le résultat du jugement qui vient d’être rendu”, se réjouissait le maire RN Louis Aliot, ce vendredi 8 décembre.
“Le Tribunal administratif de Montpellier a certes, de façon pour le moins surprenante et regrettable estimé qu’il n’y avait pas urgence à statuer sur la demande de suspension déposée par la LDH. Mais, cette demande de suspension de cette décision municipale contraire à la loi a été rejetée sans audience, empêchant tout débat contradictoire. Il est rappelé que le jugement sur la légalité de la décision sera rendu ultérieurement”, modèrent, par communiqué, les opposants ce dimanche 10 décembre.
La Ligue des droits de l’homme précise qu'”un pourvoi devant le Conseil d’Etat est en cours. Elle rappelle qu’elle n’est en rien opposée aux crèches de Noël ni d’ailleurs à tout mode d’expression religieuse. Elle entend en revanche poursuivre son combat pour permettre le respect du principe de laïcité qui impose à l’Etat et aux collectivités publiques la neutralité vis-à-vis de toutes les religions et qui interdit les signes ou emblèmes religieux au sein des bâtiments abritant le siège d’une collectivité publique, comme a pu en juger le Conseil d’Etat en 2016″.
En 2022, le Tribunal administratif avait exigé le retrait du pessebre de la cour de la mairie et avait condamné la Ville à payer une astreinte de 100 euros par jour de retard. Mais, cette année, le pessebre a été placé dans un chalet attenant à la mairie.
“La municipalité accueille avec soulagement cette décision, car elle vient mettre un terme aux ardeurs de tous ceux qui veulent imposer leur pensée et dont l’unique projet est d’empêcher l’expression de notre histoire, de nos traditions et de notre culture”, ajoutait la Ville après la décision du Tribunal administratif. Le feuilleton continue.