Une vingtaine de ressortissants étrangers sont actuellement placés au CRA (centre de rétention administrative) de Palaiseau, en attente d’être reconduits dans leur pays d’origine ou parfois libérés. Visite de ce lieu où la prise en charge se veut la plus humaine possible.
Bienvenue à Palaiseau (Essonne), dans l’un des 25 CRA de France. CRA ? Pour centre de rétention administrative. Ici sont prises en charge des personnes (tous des hommes) étrangères faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. Placés par la préfecture, encadrés par la police aux frontières, ils attendent d’être renvoyés dans leur pays d’origine. Ou pas, on le verra plus tard.
Visite surprise
Si le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, à grand renfort de tweets, s’enorgueillit des placements suivis d’expulsions des auteurs d’infraction, « ce dont il ne parle pas, c’est de tous ces gens dont l’administration ne sait pas quoi faire et qui ressortent libres », tacle Farida Amrani.
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Plus loin, revoilà le retenu qui joue à la console. Il a 26 ans. Né en Algérie (comme la majorité des personnes croisées), sans papiers, il a « bossé dans le BTP à Toulouse et Marseille » et connu d’autres centres avant d’arriver à Palaiseau récemment. Visé par une procédure d’expulsion, le garçon hausse les épaules : « Ils me gardent ici, mais dans tous les cas, je reviendrai en France. Je veux vivre ici. »
Tous répètent la même chose. Certains ont des enfants ou une compagne ailleurs, mais n’entrevoient leur avenir qu’en France. « Donnez-moi une chance », supplie devant la députée un quadra longiligne, balafre à l’arcade, impliqué dans une bagarre il y a quelques mois. À côté, un autre, pas encore la trentaine, sait ses jours comptés au CRA : cela fait 83 jours qu’il est ici.