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JO de Paris :bloquer la Seine, un casse-tête logistique

l a encore à l’oreille cette remarque d’un énarque, lâchée avec candeur en marge d’une rencontre : « Et on ne pourrait pas décaler la date des récoltes, par exemple au 29 juillet ? » Non, on ne peut pas, a patiemment tenté de lui expliquer Jean-François Lépy. « Quand le blé est mûr, il faut le couper. » Et, quand il est coupé, il faut sans tarder l’acheminer vers le silo où il sera stocké, à l’abri, avant d’être vendu. Au risque que la récolte soit ruinée.

Depuis des mois, le secrétaire général d’Intercéréales, référent logistique au sein de l’interprofession céréalière, tente d’alerter les pouvoirs publics sur ce problème majeur, auquel personne, au sein du Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) comme au sein du gouvernement, n’avait pensé. « Les organisateurs ont prévu de couper toute circulation sur la Seine du 19 au 27 juillet, possiblement même quelques jours plus tôt, pour déminer le parcours des athlètes et installer les éléments provisoires de Paris 2024 sur le fleuve », explique Jean-François Lépy. Ensuite, pendant les Jeux, la circulation fluviale sera coupée au total une vingtaine de jours de 2 heures à 11 heures du matin pour permettre le bon déroulement des épreuves. La Seine étant un axe important de circulation fluviale, des contacts ont été noués très tôt avec les autorités portuaires, de même qu’avec les entreprises et professionnels utilisateurs du fleuve sur lequel transitent chaque année 22 millions de tonnes de marchandises… « Mais personne n’a pensé que les céréales, justement, ne sont pas une marchandise comme les autres. Pour elles, c’est la nature qui commande. »

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