La perspective des Jeux olympiques, qui devraient attirer 16 millions de visiteurs en région parisienne, attise les convoitises des taxis clandestins qui escroquent et rackettent sans vergogne les touristes aux abords des aéroports parisiens. Une famille sud-coréenne s’est ainsi récemment vu facturer son trajet Roissy-Paris… 950 euros. Leur business est si lucratif que ces faux taxis se structurent de plus en plus comme le trafic de stupéfiants, avec des racoleurs qui orientent les passagers dès leur sortie du terminal vers les voitures.
À tel point qu’un réseau de clandestins n’a pas hésité à installer des « choufs» dans plusieurs points stratégiques de Roissy-Charles-de-Gaulle et de ses neuf terminaux. Avec un guetteur posté en permanence devant les locaux de l’antenne de l’unité de contrôle des transports de personnes (UCTP), dite « des Boers », pour surveiller les faits et gestes de la police des taxis.
Ce service de renseignement, évidemment facturé très cher, permettait à ses clients – des taxis clandestins, mais aussi certains professionnels du transport public de personnes – de mettre fin à leurs activités illégales dès que les policiers se lançaient dans leurs opérations de contrôle. Avant de les reprendre en toute impunité, dès que les Boers avaient le dos tourné. […]
C’est un renseignement anonyme, recueilli en juillet, qui lance l’enquête des Boers. Un certain Anass E., un racoleur multirécidiviste sévissant à Roissy depuis 2017, aurait commencé dès mars 2022 à espionner quotidiennement les Boers. Les enquêteurs mettront cinq mois à recouper ce tuyau, au moyen de filatures, écoutes, exploitations financières, comptables, téléphoniques et vidéo. Leurs investigations ont permis d’établir de façon très précise le mode opératoire de ce réseau.
Tous les jours, entre 7h30 et 16 heures, ce Marocain aujourd’hui âgé de 32 ans, scrutait les allées et venues des Boers. Initialement depuis un hôtel offrant une vue plongeante sur les locaux et le parking de leur antenne de Roissy. […]