DÉCRYPTAGE – Les policiers ne pourront plus poser la moindre question à un suspect sans la présence de son avocat.
En psychologie, cela s’appelle une injonction paradoxale. La réforme de la garde à vue, arrivée la veille de Noël en catimini sur les bureaux de l’Assemblée nationale et bientôt en commission des lois, est un nouveau coin enfoncé dans le pouvoir des enquêteurs et des procureurs. Pourtant, Éric Dupond-Moretti a promis de simplifier la procédure pénale. Le garde des Sceaux a même fait voter une loi d’habilitation dans ce but. Mais le texte désormais sur le métier législatif ne va pas dans ce sens.
La présence de l’avocat
Mise en demeure par la Commission européenne en septembre dernier, sous peine de condamnation, la France doit appliquer cette réforme qui renforce la présence de l’avocat durant la garde à vue. Avec à la clé, selon la Conférence nationale des procureurs de la République, plusieurs effets pervers sur l’organisation judiciaire, l’efficacité des enquêtes, l’intérêt des gardés à vues, et enfin sur la place du ministère public dans le système judiciaire français.
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