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(…) Vous publiez Un espoir rêvé, votre second roman, dans quelques semaines, qu’est-ce que vous racontez dans cet ouvrage ?

Un espoir rêvé, c’est l’histoire de deux adolescents, Ella et Lamine, qui se rencontrent dans un camp de déplacés au Burkina. Et Lamine, certain que son avenir est ailleurs, propose à Ella de partir avec lui, mais Ella ne peut pas se résoudre à quitter sa famille Mossi. Ce livre, j’y ai mis vraiment tout mon cœur, j’y ai mis mes tripes et beaucoup d’espoir aussi. C’est un cri du cœur, c’est un hommage, une ode à toutes ces personnes qui quittent leur pays, qui fuient la guerre, la dictature et toute forme de violence pour un avenir meilleur. Et ça fait écho aujourd’hui, parce qu’en fait, la loi sur l’immigration est tombée il n’y a pas si longtemps que cela, mais il me semble qu’elle ne répond ni aux besoins démocratiques de la France, ni à ses besoins de main d’œuvre, ni à son besoin d’activité intellectuelle et culturelle. C’est une loi qui muselle en fait les gens. Moi, je pense qu’on se tire une balle dans le pied. Voilà.  

Vous avez publié récemment cette phrase : « On est tous habités par la peur. La peur de l’autre, la peur de faire le premier pas, la peur de donner, la peur de recevoir aussi et par peur de se regarder en face, on finit tous par indexer l’autre » …

Effectivement, c’est l’autre qui devient le bouc émissaire, c’est l’autre qui devient la chose pas bonne, alors que c’est faux, alors qu’il ne faut pas s’arrêter à cette peur-là. Et effectivement, je convoque Audre Lorde dans mon spectacle, qui est militante, qui s’est battue pour beaucoup de choses. Comme je vous le disais, cette loi est alimentée par de purs fantasmes, comme cette histoire du « grand remplacement ». Je ne peux pas comprendre qu’on ne puisse pas tendre la main à quelqu’un. Je ne peux pas comprendre qu’on s’arrête à la couleur de quelqu’un, juste à sa couleur de peau. Je pense que dans chaque être humain, il y a une part d’humanité, et quand quelqu’un va quelque part, il appelle toute une culture avec lui et on a besoin du métissage. Moi, je me suis enrichie de la culture française, j’ai aussi la culture burkinabè en moi, la culture africaine, et ces deux-là sont quelque chose de précieux pour moi, je me nourris de ça. (…)

RFI

(Merci à Jo.)

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