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À la tête d’une association qui parraine les étudiants en droit dans leurs recherches de stages, le magistrat Youssef Badr se désespère de voir les étudiants avec des noms à consonance étrangère systématiquement évincés. Il appelle à un sursaut collectif.

Ancien porte-parole de la chancellerie, aujourd’hui président d’une chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), Youssef Badr a créé il y a deux ans l’association la Courte Échelle. Celle-ci vise à aider les étudiants à obtenir des stages. Face à la recrudescence de jeunes qui ne reçoivent même pas de réponses à leurs demandes, le magistrat lance un cri d’alerte contre la discrimination dont sont victimes ces étudiants avec des noms d’origine étrangère.

Une prise de position forte qui fait écho à la proposition de loi actuellement débattue au Parlement pour lutter contre la discrimination à l’emploi et au logement. Les députés veulent favoriser la pratique des tests individuels (deux CV identiques sont envoyés où seul diffère le nom, l’adresse…) ou statistiques. Il s’agit dans ce dernier cas de l’envoi d’un très grand nombre de candidatures fictives pour étudier la réaction de l’entreprise ou de l’organisme cible.

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Pourquoi vous sollicitent-ils ?

Parce que dans la très grande majorité des cas, ils ne reçoivent jamais de réponses à leurs demandes de stage ou d’alternance. Ils nous écrivent en désespoir de cause. Et dans 95 % de cas, ils portent des noms d’origine africaine ou bien maghrébine. Par exemple, nous accompagnons actuellement une jeune étudiante d’origine africaine en master 1 qui va perdre son alternance en janvier. Elle a tenté sa chance partout, on l’aide à pousser les portes. Mais pour l’instant elle n’a toujours pas trouvé.

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Le Parisien

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