10/01/24
Ce mardi 9 janvier 2024 s’est ouvert le procès de l’affaire Théo aux assises de Bobigny. Pour ce premier jour, les juges ont épluché le parcours du principal accusé.
Marc-Antoine C., auteur du coup de bâton de télescopique, a vu sa vie défiler au tribunal, de son parcours sans failles à sa chute lors de l’interpellation de la victime en 2017.
Âgé de 45 ans, Marc-Antoine C. détonne par un profil aux antipodes de ce qu’on peut retrouver dans un box de cour d’assises. « J’ai étudié de nombreux profils, mais là, c’est une première pour moi. Il y a une famille très présente et un parcours excellent« , ira même jusqu’à glisser l’enquêtrice de personnalité lors de son interrogatoire.
L’accusé raconte aux juges s’être engagé par vocation. « J’ai toujours voulu être au service de l’autre. D’abord maître-nageur puis pompier volontaire, il s’engage dans la police. Au concours national, il finit 20ᵉ sur 500. Seule ombre au tableau, on lui reproche d’être « trop diplômé ».
(…) Rapidement, le jeune agent de la paix va déchanter. « C’était un choc. Le premier jour, nous sommes allés patrouiller dans une cité, on nous a jeté des projectiles depuis les tours. Au bout d’un moment, on perd foi envers le genre humain ».
(…) Si le jeune Théo Luhaka explique que l’accusé a sciemment baissé son pantalon et introduit le bâton télescopique, Marc-Antoine C. nie en bloc : « J’ai effectué un geste réglementaire face à un individu qui se rebellait. Je ne souhaitais absolument pas cette blessure désolante et j’exprime toute ma compassion envers la victime ». L’ancien agent de la paix réfute aussi toute insulte raciste et se dit outré d’avoir été un temps accusé de viol dans cette affaire.
« J’ai plusieurs fois pensé à me passer la corde au cou »
L’accusé est ensuite revenu sur l’impact de l’affaire sur sa vie. « Depuis ce jour, j’ai tout perdu. Du jour au lendemain, j’ai dû quitter mon logement et mon poste dans la police. J’ai mis du temps à m’en remettre. Il y a eu des hauts et des bas et j’ai plusieurs fois pensé à me passer la corde au cou. Heureusement, ma famille m’a soutenu ».
18/11/21
Ils avaient fait appel, espérant être jugés devant un tribunal correctionnel, mais leur demande n’a pas été suivie.
Les trois policiers impliqués dans l’interpellation violente de Théo Luhaka, qui avait relancé en 2017 le débat sur les violences policières, seront jugés devant une cour d’assises pour “violences volontaires”, a appris franceinfo de source judiciaire et auprès de Me Antoine Vey, avocat de la victime, jeudi 18 novembre. L’ordonnance de mise en accusation renvoie devant les assises le principal accusé pour “violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente”, et les trois fonctionnaires pour “violences volontaires” avec comme circonstance aggravante le fait que ces violences ont été commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique.