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Des hommes armés ont fait irruption en direct sur le plateau d’une télévision publique, mardi après-midi, avant d’être arrêtés. Depuis dimanche et l’évasion de prison d’un des principaux narcotrafiquants du pays, mutineries et prises en otage de gardiens se multiplient. Au moins 10 morts, dont deux policiers, sont à déplorer.

Des hommes armés et cagoulés ont fait irruption, mardi 9 janvier dans l’après-midi, sur le plateau de TC Television, une chaîne publique à Guayaquil (sud-ouest de l’Equateur), prenant en otage des journalistes et d’autres employés, selon les images diffusées en direct par cette chaîne. Les motivations des assaillants sont, pour l’heure, inconnues.

« Ne tirez pas, s’il vous plaît, ne tirez pas ! », crie une femme pendant que des coups de feu retentissent, tandis que les assaillants, munis de pistolets, fusils à pompe et, pour certains, de grenades, forcent les personnes présentes, terrorisées, à se mettre au sol. « Grâce à l’intervention [dans les locaux] de TC Television, nos unités de police ont réussi jusqu’à présent à arrêter plusieurs sujets et [à saisir des] éléments de preuves liés au crime », a communiqué la police équatorienne sur X, après avoir déclaré qu’une évacuation des travailleurs de la chaîne de télévision était en cours.

(…) Dans le même temps, le président de l’Equateur, Daniel Noboa, a déclaré son pays en état de « conflit armé interne », au troisième jour d’une crise sécuritaire sans précédent. Daniel Noboa a ordonné la « neutralisation » des groupes criminels impliqués dans le narcotrafic, dont il a fourni une liste exhaustive, tout en soulignant la nécessité pour les forces armées d’agir « dans le respect des droits de l’homme », selon un décret rendu public mardi. Ce texte présidentiel ordonne « la mobilisation et l’intervention des forces armées et de la police nationale (…) pour garantir la souveraineté et l’intégrité nationale contre le crime organisé, les organisations terroristes et les belligérants non étatiques ».

Avec ce nouvel incident retentissant sur le plateau de TC Television, culmine une crise sécuritaire que rien ne semble pouvoir endiguer. Selon un premier bilan de la police mardi soir, les violences ont fait au moins dix morts. Huit morts et trois blessés ont été recensés dans la ville portuaire de Guayaquil (sud-ouest), fief des gangs de narcotrafiquants, a déclaré un chef de la police locale lors d’une conférence de presse. La police a indiqué sur le réseau social X que deux agents avaient également été « vicieusement assassinés par des criminels armés » dans la ville voisine de Nobol.

(…) Ces trois derniers jours ont été marqués notamment par l’évasion de dangereux chefs de gangs, des mutineries en cascade dans les prisons, la proclamation de l’état d’urgence et l’enlèvement de policiers. « Ce sont des jours extrêmement difficiles », l’exécutif ayant pris « la décision importante de lutter de front contre ces menaces terroristes », a commenté mardi le secrétaire à la communication de la présidence, Roberto Izurieta.

Le Monde

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