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Le nombre de plaintes déposées par des professeurs a doublé en dix ans, sur fond d’une dégradation de leurs conditions de travail, propice à un climat de tension.

L’incident a eu lieu le 5 mai 2023. Pendant la récréation, dans un collège public de Höör, une petite ville au sud de la Suède, un élève de 16 ans en tourmente un autre, plus jeune que lui. Témoin de la scène, Paul Carlback, professeur de suédois et d’anglais, intervient. Le harceleur ricane et prétend appeler la police, pour le dénoncer. Puis il se lève, lance à l’enseignant qu’il va le « boxer » et lui envoie un coup dans la poitrine. Paul Carlback pousse le garçon contre une armoire et le retient quelques instants.

Fin novembre, l’élève a été condamné, en première instance, pour « menace contre un fonctionnaire », un délit qui protège le corps enseignant depuis 2023. L’adolescent va devoir verser 10 000 couronnes (890 euros) de dommages et intérêts à son professeur. Mais Paul Carlback reste sans emploi : en plus de le dénoncer à la justice – une plainte rapidement classée sans suite –, la direction de son collège l’a licencié.

Si l’affaire est particulièrement choquante, elle est loin d’être une exception dans un pays où le nombre de plaintes déposées auprès de l’Office suédois de l’environnement au travail (Arbetsmiljöverket) par des enseignants victimes de menaces et de violences a doublé en dix ans. Une hausse qui s’explique en partie par le fait que les Suédois n’hésitent plus à alerter sur leurs conditions de travail, observe Kristian Hansson, spécialiste de l’école auprès d’Arbetsmiljöverket. Mais pas seulement : « Les actes de violence à l’école se sont aggravés et les enseignants, notamment au primaire et au collège, arrivent en tête des catégories les plus affectées par les maladies professionnelles, devant le personnel de santé et les salariés du secteur du transport et de la logistique ».

(…) Le Monde

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