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N’essayez pas de reproduire cette cascade chez vous. À deux semaines d’intervalle (le 19 décembre et le 5 janvier), l’adjoint EELV parisien à la mobilité David Belliard s’est prononcé en faveur d’un « droit universel à la mobilité », puis de Jeux olympiques « dédiés uniquement aux spectateurs français et européens ». Dans le premier cas, il s’insurgeait sur Twitter contre une disposition de la loi immigration supprimant les tarifs sociaux dans les transports en faveur des étrangers en situation irrégulière. Quant à son étonnante préférence nationale et européenne, exprimée sur Sud Radio, elle serait, elle, dictée par la volonté de limiter, au nom du climat, le recours à l’avion.

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Le but des écologistes parisiens, inscrit en toutes lettres dans leur programme pour les municipales de 2020, est de réduire la fréquentation touristique à Paris en bridant l’aérien, trop compétitif, en limitant les locations saisonnières et en interdisant la construction de nouveaux hôtels. (…) En mai 2023, à l’instigation des écologistes, le Conseil de Paris a adopté un vœu sans portée réglementaire pour une réduction des créneaux de décollages et d’atterrissages de 12 % d’ici à 2025 par rapport à 2022 dans les aéroports franciliens. EELV est très clair sur sa vision du touriste idéal. Il vient en train, il visite la capitale à vélo et, surtout, il se fait rare. (…) Cité martyre de l’ère des loisirs, Dubrovnik accueille annuellement 36 visiteurs par habitant. Paris, 11, et ce chiffre ne devrait pas exploser pendant les Jeux. Le niveau de fréquentation touristique sera « similaire à celui d’autres périodes », expliquait en juin 2023 Frédéric Hocquard, adjoint parisien au tourisme. C’est encore trop pour les écologistes, du moins lorsque ces visiteurs ont le tort de venir en avion (28 % en 2022, selon les chiffres de l’office du tourisme) ou par la route (34,5 %).

Pour les migrants, c’est différent. David Belliard a demandé plusieurs fois la création de « campements humanitaires aux normes de l’Organisation des Nations Unies » à Paris, avec douches et baraquements en dur. Ce ne serait pas une première. Le maire EELV de Grande-Synthe, Damien Carême, aujourd’hui député européen, avait expérimenté la formule en 2015. Le camp a disparu en 2017, dans une regrettable débauche de CO2, lorsque des passeurs qui l’avaient rendu payant et s’en disputaient le contrôle ont incendié ses quelque 200 chalets de bois. Refusant de généraliser ce précédent fâcheux, EELV défend le « droit universel à la mobilité » et l’accueil inconditionnel dans des conditions certifiées ONU des étrangers en situation irrégulière

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Le Point

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