30/01/24
29/01/24
26/01/24
La directrice artistique du Printemps des poètes, Sophie Nauleau, a annoncé sa démission, qui fait suite à la polémique née du choix de l’écrivain Sylvain Tesson comme parrain de l’édition 2024, dans un communiqué transmis vendredi à l’Agence France-Presse.
« Le choix, que j’assume pleinement, de Sylvain Tesson pour féerique parrain de “La Grâce” (thème de l’édition 2024, du 9 au 25 mars) a déclenché une cabale effarante, consternante pour ne pas dire monstrueuse. Dans ce contexte, aucune parole n’étant audible, j’ai préféré réserver la mienne au silence », explique-t-elle.
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« A ceux qui me somment de répondre, je rappellerai que j’ai consacré ces quinze dernières années, d’abord sur France Culture puis au Printemps des poètes, à faire entendre, dans toute sa diversité, la voix des poètes d’hier et d’aujourd’hui », ajoute Sophie Nauleau dans le communiqué, annonçant son « départ de la direction artistique » de l’événement.
« Pour ceux, s’il y en a, qui veulent savoir qui je suis ou ce que je pense, il leur suffit d’écouter par exemple Le Chêne de Goethe, un documentaire radiophonique réalisé dans le camp de concentration de Buchenwald », dit-elle encore.
Coordonné par l’association du même nom, le Printemps des poètes est soutenu par le ministère de la culture, le Centre national du livre et le ministère chargé de l’éducation. Le week-end dernier, la ministre de la culture, Rachida Dati, avait soutenu le choix de Sylvain Tesson comme parrain, estimant qu’il « fait partie de ces écrivains qui ont le désir de partager avec tous l’amour des mots ».
19/01/24
La tribune tape d’emblée fort et à côté : « La fin de l’année 2023 a signé le glissement du second mandat d’Emmanuel Macron, un président auto-désigné comme “ni de droite ni de gauche”, vers un projet politique plus que jamais proche de l’extrême droite »… Elle se poursuit par une grossière erreur : « Sylvain Tesson a notamment préfacé un ouvrage de référence de l’extrême droite, Le Camp des saints, de Jean Raspail, qui n’est autre qu’une dystopie raciste sur l’immigration », affirme-t-elle… à tort. En réalité, Sylvain Tesson avait préfacé Là-bas, au loin, si loin.., paru en 2015 dans la collection Bouquins de Robert Laffont. Ce recueil regroupait les plus beaux romans de Jean Raspail : Le Jeu du roi, Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, Qui se souvient des hommes…, Septentrion, Sept cavaliers…, et l’inédit inachevé La Miséricorde, mais pas Le Camp des saints. Avec cette préface, Tesson avait rendu hommage au patriarche des écrivains-voyageurs, qui se reconnaissait en son jeune héritier.
Le collectif estime dans sa tribune, rédigée en écriture inclusive, que la nomination de Sylvain Tesson, « loin d’être contingente, vient renforcer la banalisation et la normalisation de l’extrême droite dans les sphères politique, culturelle, et dans l’ensemble de la société ».« Nous soutenons que la banalisation d’une idéologie réactionnaire incarnée par Sylvain Tesson va à l’encontre de l’extrême vitalité de la poésie revendiquée par le Printemps des poètes », ajoutent-ils sans rire.
Plus de 1200 poétesses, poètes, éditrices et éditeurs, libraires, actrices et acteurs de la scène culturelle française refusent la nomination de Sylvain Tesson, qu’ils considèrent comme une «icône réactionnaire», comme parrain du Printemps des poètes 2024.
La fin de l’année 2023 a signé le glissement du second mandat d’Emmanuel Macron, un président auto-désigné comme «ni de droite ni de gauche», vers un projet politique plus que jamais proche de l’extrême droite, illustré notamment par le vote de la nouvelle loi sur l’immigration – revendiquée comme une «victoire idéologique» par Marine Le Pen – et marqué par une idéologie réactionnaire où les changements sociaux, pourtant inhérents à toute société démocratique, incarnent un danger.
Au vu de ce contexte, nous, poétesses, poètes, éditrices et éditeurs, libraires, bibliothécaires, enseignantes et enseignants, actrices et acteurs de la scène culturelle française refusons la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes 2024.
(…) Libération