Toujours farouchement opposée à la loi immigration adoptée fin décembre, la Ville de Paris entend bien continuer à le faire savoir. Alors que le Conseil constitutionnel a décidé jeudi de censurer largement le texte, la municipalité parisienne a annoncé dans le même temps ouvrir les portes de l’Hôtel de Ville aux Parisiens ce samedi 27 janvier, de 13h45 à 17 heures. Se présentant comme la mairie d’une « ville d’accueil et d’intégration » par opposition aux défenseurs de cette loi.
« En réponse à l’adoption de la loi immigration, la Ville de Paris réaffirme son identité et son attachement aux valeurs d’accueil et d’intégration », a souligné la municipalité dans un communiqué publié jeudi. Pour ce faire, elle organise un après-midi de débat autour des dispositions de cette loi immigration, qui prévoit également une cérémonie en présence de Parisiens nouvellement naturalisés. La journée, ouverte à tous, nécessite une inscription en ligne.
Les débats se tiendront en présence des sénateurs Marie-Pierre de la Gontrie et Ian Brossat, ainsi que de l’avocate Me Laurence Roques, ancienne présidente de la CommissionLibertés et Droits de l’Hommeet Delphine Rouilleaut, directrice générale de France Terre d’Asile. Les débats seront retransmis sur un écran.
À partir de 15 heures, les Parisiens naturalisés fin 2023 sont invités avec leurs proches à une cérémonie d’accueil en présence de la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, de ses adjoints, des maires d’arrondissement et de « grands témoins incarnant la richesse et la diversité des Parisiens issus de l’immigration », est-il précisé dans le communiqué. Des associations engagées pour l’accès au droit et les services de la Ville tiendront des stands tout l’après-midi, sur lesquels seront présentés les services publics d’accueil, d’intégration, d’éducation et de solidarité. […]
Anne Hidalgo a fait savoir son opposition à la loi immigration à plusieurs reprises au cours des dernières semaines. En décembre, la maire avait déclaré qu’elle ne ferait jamais « le tri » entre familles et enfants accueillis dans les lieux d’hébergement d’urgence, comme pourrait l’y obliger cette nouvelle loi. Ce jeudi encore, considérant que cette mesure ne respectait pas les règles « d’humanité, de dignité et de respect des personnes » posées par la Constitution, elle a assuré qu’elle « se refusait » à appliquer la préférence nationale, « un slogan d’extrême droite ».