« Ça devait arriver » : une victime de 7 ans meurt dans un incendie dans la cité du parc Kalliste à Marseille, quatre enfants en urgence absolue ; une source policière évoque un squat https://t.co/KctUVdf45W pic.twitter.com/eWRmGVC5Hf
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Un enfant âgé de 7 ans est décédé, “suite à une intoxication respiratoire”, d’après le maire de Marseille, Benoît Payan qui s’est rendu sur place. Quatre autres enfants, âgés de 4,5, 7 et 14 ans ont été hospitalisés en urgence absolue, certains toujours inconscients. D’après le maire, quatre autres personnes serait également en urgence relative.
Une dizaine d’autres personnes, parfois âgées, ont été prises en charge par les secours. La plupart des victimes ont été intoxiquées par les fumées. “C’est un drame pour Marseille, qui a perdu l’un de ses enfants”, a également Benoît Payan, au pied de la barre d’immeuble noircie par les fumées.
Une enquête a été ouverte par le parquet, confiée à la division de la criminalité territoriale (DCT) afin de déterminer les circonstances du sinistre.
D’après une source policière, l’incendie s’est déclaré dans une sorte de “squat“. La mairie de Marseille reste prudente sur le sujet. Elle explique que dans cet immeuble, de nombreuses familles sont également victimes de marchands de sommeil.
“Ca devait arriver et ça arrivera encore”, dénonçait mardi matin un habitant de la cité, Mohamed Yahia-Berrouiguet, professeur de mathématiques à la retraite, décrivant auprès de l’AFP une copropriété privée à la dérive, avec des appartements squattés pouvant accueillir jusqu’à 20 personnes et des T5 “qui se louent jusqu’à 900 euros par des marchands de sommeil”.
“Personne ne fait rien pour ce quartier, il n’y a plus rien, même les associations ne sont plus là”, poursuivait l’ancien enseignant: “On a fait partir les gens mais les Nigérians reviennent et cassent, mais c’est normal, ils n’ont nulle part où aller”.
“Le bâtiment derrière celui où s’est déclaré l’incendie était entièrement squatté (NDLR: le B), donc quand il a été détruit les squatteurs se sont répartis dans les autres immeubles. Il y a beaucoup de marchands de sommeil ici”, a confirmé sur place le député LFI de la circonscription, Sébastien Delogu, en espérant “que l’Etat apportera l’argent pour que la mairie puisse racheter des appartements et les requalifier”.
“Il y a des branchements électriques sauvages, les compteurs sont piratés”, décrivait encore Patrick, propriétaire depuis 11 ans dans la cité: “Certains se branchent directement sur le compteur général, ou même parfois sur l’ascenseur, il y a parfois quinze branchements par prise électrique”.
“Ici il n’y a aucune loi, les enfants sont abandonnés”, regrette M. Yahia-Berrouiguet: “Tout ce qu’ils ont c’est le soleil, et parfois un ballon”.
Rachida, une habitante, a été surprise par les flammes, elle a filmé l’incendie. Elle raconte : “On a tous pleuré, c’est pas normal qu’il arrive des choses comme ça en 2024. C’est la troisième fois. On se dit qu’on nous abandonne, on nous laisse comme ça sans faire attention à la sécurité. Les propriétaires ne s’occupent plus des appartements. Depuis une dizaine d’années, ça devient un cauchemar. On souffre”.
L’appartement dans lequel le feu s’est déclaré a été détruit par les flammes, ainsi qu’une partie de la cage d’escalier. “On est sur le bâtiment A2 du parc Kalliste qui est un bâtiment relativement en bon état alors qu’on a d’autres immeubles du parc en très mauvais état, qu’on est en train de récupérer notamment pour les détruire. Celui-ci ce n’était absolument pas le cas”, déclare Benoît Payan.
