ous sommes le 17 octobre 2023, 24 heures après l’attentat de Lassoued durant lequel deux Suédois ont perdu la vie. Bruxelles est soumise à un niveau de menace 4. A Anderlecht, dans la nuit, une course-poursuite s’engage, la police est aux trousses d’une voiture de location immatriculée en Pologne, comme l’expliquent nos confrères de Het Laatste Nieuws. Une équipe de télévision suit la patrouille de police afin de comprendre comment se passe une nuit d’intervention lorsque le niveau de menace est si élévé.
L’individu finit par se rendre à la police qui lui demande pourquoi il a agi de la sorte. Celui-ci indique qu’il n’est qu’un simple père de famille et qu’il n’a pas de permis de conduire. Plus tard au commissariat, les policiers découvrent qu’il est en réalité un homme radicalisé et qu’il n’a pas d’enfants. Il est connu de la Sûreté de l’Etat. Il est connu et reconnu pour diverses infractions liées à un groupe terroriste et a été à cinq reprises aux prises avec la Sûreté de l’Etat. Son casier judiciaire contient une vingtaine d’affaires.
Deux libérations successives
L’homme comparaît devant le magistrat et finit par être libéré sur base des informations disponibles. Une semaine plus tard, il menace de commettre un attentat à Mons parce que sa famille est morte à Gaza. Il est une nouvelle fois arrêté, mais à nouveau, il n’y a pas suffisamment d’éléments pour l’enfermer.
Jurgen De Landsheer, chef de police de la zone Bruxelles-Midi, comprend que cela peut engendrer de la frustration : « Notre travail consiste à respecter les procédures, à veiller à ce que le dossier soit complet afin que le juge d’instruction dispose de toutes les informations dont il a besoin. De la sorte, nous minimisons les risques que quelque chose arrive. »
« Enfermer dans un cachot ne résout rien »
« C’est déjà arrivé et cela peut encore se produire. C’est le plus grand défi des forces de police : se préparer à l’ennemi invisible, à l’imprévisible. La réalité, c’est qu’il arrive qu’il y ait une faille dans le système », poursuit Jurgen De Landsheer. « Dans la plupart des affaires, tout se passe bien. Dans ce cas, je pense que les personnes ont fait des choix en connaissance de cause. Nous devons avoir confiance dans le système et nous devons investir davantage dans le fonctionnement de nos services. Nous ne pourrons jamais éviter le danger, une sécurité à 100 %, cela n’existe pas. Ce à quoi nous devons nous attaquer, ce sont les cas de récidive, comme c’est le cas dans cette affaire. Il s’agit d’encadrer correctement les personnes et les traiter humainement afin qu’ils réintègrent la société. Les enfermer dans un cachot ne résout rien. »