Le titre de séjour territorialisé : la « racine du mal » selon les forces vives
Certes, ce mouvement a commencé avec l’affaire du camp de migrants du stade de Cavani, mais ce n’était que la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Désormais, les forces vives sont plus que jamais déterminées à lutter contre l’insécurité qui gangrène le territoire et qui, pour elles, émane en grande majorité de l’immigration clandestine. Dans le viseur des manifestants : le titre de séjour territorialisé, dénoncé depuis de nombreuses années par le collectif de Safina Soula. « Partout en France, on peut aller et venir d’un département à un autre. Sauf à Mayotte. Les immigrés qui obtiennent le titre de séjour sont bloqués sur l’île et, forcément, ils exercent une forte pression sur l’école et l’hôpital. C’est une question de survie pour ces personnes qui n’ont aucun échappatoire. Même les étudiants qui ont fait toute leur scolarité à Mayotte et obtiennent un titre de séjour ne peuvent pas quitter l’île ! C’est inadmissible ! Nous refusons que Mayotte devienne un nouveau Lampeduza ! », déclare Zaïdou Bamana. Il dénonce par ailleurs l’injustice que subit Mayotte dans tous les domaines : « La dernière augmentation du Smic a été mise en place dans tous les départements sauf à Mayotte, par exemple. Il faut faire cesser cette injustice par rapport à notre département et la politique du « partout sauf Mayotte » », a-t-il affirmé.
Pour gagner leur combat contre le titre de séjour territorialisé, les forces vives de Mayotte ont déclaré qu’elles se dirigeraient vers Mamoudzou, tout en continuant de tenir les barrages déjà en place, afin de « bloquer des cibles bien identifiées ». Evidemment, les manifestants n’ont pas souhaité les préciser. En tout cas, d’après eux, « le mouvement va aller crescendo jusqu’à obtention de l’abrogation de ce titre de séjour territorialisé ».