08/02/2024
(…) Cédric Lépine, journaliste : Votre décision de vous consacrer pour le cinéma trouve-t-elle des similitudes dans l’histoire du protagoniste de votre film ?
Malik Chibane : Oui, la musique, le cinéma, être un artiste, avoir une démarche singulière et surtout avoir l’immense privilège de s’exprimer revêt pour moi un caractère vital. Maintenant j’aimerai faire des comédies ou des films déconnectés du climat politique de notre Douce France, mais faut croire que cela reste difficile pour ne pas dire impossible. M’exprimer est vital et faire ce film c’est aussi un peu d’oxygène dans une France médiatique souvent irrespirable où on crache sur la tombe de nos parents, souille de contre-vérités nos albums de famille. L’immigration maghrébine, de la première à la quatrième génération, n’a pas la place qu’elle mérite dans le fameux roman national (…)
Cédric Lépine, journaliste :Voulez-vous faire un commentaire sur l’actualité de la loi immigration ?
Malik Chibane : C’est du F.N des années 1980. La préférence nationale est fondamentalement abjecte. On paye collectivement la présence à deux reprises de l’extrême droite au second tour de la présidentielle. Et aussi ces chaînes d’« opinions » qui sont du « miel » pour les fachos. Bref en 2027, que les authentiques progressistes s’unissent, que l’on parle enfin climat et inégalités !!! J’en ai marre de voter contre, j’ai envie de voter pour. Je croyais que le Bonapartisme c’était à droite. Un Homme, un peuple et toute cette littérature à l’eau de rose. La gauche c’est la démarche collective et collégiale, non ? (…)