Le parquet avait requis une «punition» : le tribunal de Nanterre a condamné dans la nuit du jeudi 8 février un émeutier de 19 ans à deux ans d’emprisonnement ferme et relaxé deux autres prévenus accusés d’avoir incendié le tribunal d’Asnières (Hauts-de-Seine) lors d’une nuit d’émeutes fin juin 2023. Le jeune majeur a écopé de cinq ans d’emprisonnement dont trois assortis d’un sursis probatoire avec obligation de travailler et de suivre un stage de citoyenneté. Ses deux coprévenus, tous deux âgés de 20 ans, ont été relaxés. Les trois jeunes hommes ont un casier judiciaire plus ou moins fourni, notamment pour détention et acquisition de stupéfiants ou pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Quelques heures plus tôt, le ministère public avait requis jusqu’à cinq ans de prison ferme contre ces trois jeunes. «Que faut-il à cette jeunesse pour qu’elle comprenne qu’il y a des sanctuaire s?», s’était-il interrogé. Selon l’avocate de l’agent judiciaire de l’État, les dégâts causés se chiffrent «à des millions d’euros». Depuis les faits, les activités du tribunal de proximité ont été délocalisées à Colombes pour une durée prévisionnelle de quatre ans.
Peu avant 02 heures du matin dans la nuit du 28 au 29 juin, au lendemain de la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre, le tribunal de proximité d’Asnières était attaqué par plusieurs individus, selon les images de vidéosurveillance versées au dossier. Ses vitres sont brisées, des cocktails molotov sont lancés sur le bâtiment. Le feu prend rapidement et dévaste l’intégralité du rez-de-chaussée du tribunal, sans se propager aux trois étages.