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REPORTAGE – Enseignants, médecins, chefs d’entreprises… Depuis le début des blocages, le quotidien des Mahorais est bercé par les agressions et intimidations. Tous vivent la peur au ventre. Récit de l’envoyée spéciale du Figaro.

Sur Instagram, TikTok, Snapchat, ils se surnomment les « Watoro » (les gens des forêts), les « Terroristes » ou les « Racailles » et s’amusent à se lancer des défis entre bandes rivales. Dans la « vraie vie », ce sont ces milliers de jeunes délinquants, livrés à eux-mêmes dans les bangas – des cases de fortune en tôle ondulée -, qui sèment la terreur à Mayotte. Sur les routes, ils caillassent les véhicules, rançonnent les automobilistes, cambriolent les villageois, pillent les magasins, et leurs « guerres de territoires » se règlent dans le sang.

« On en est à un point où tout le monde suffoque », alerte un habitant qui, comme une grande partie de la population, s’« autoconfine » dès la nuit tombée. Alors que le gouvernement vient d’annoncer une série d’engagements forts contre l’immigration illégale, les collectifs citoyens des Forces vives, dont les barrages de protestation paralysent l’archipel depuis trois semaines, tardent à s’accorder sur la fin de leur mouvement : « Le problème le plus difficile, l’insécurité, n’est pas réglé ! », s’exclame Safina Soula, l’une de leurs responsables. En attendant, Mayotte est toujours au point mort. Même si une ouverture « partielle » des barrages était envisagée hier soir pour les prochains jours.

Dans un courrier envoyé ce mercredi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, promettent la présentation du projet de loi d’urgence pour Mayotte en Conseil des ministres le 22 mai. Le texte doit inclure la fin du titre de séjour territorialisé, principale revendication des Forces vives. Ce dispositif, spécifique au 101e département français, empêche les étrangers (essentiellement comoriens et malgaches) de rejoindre la métropole.

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Le Figaro

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