Le jeune homme, détenteur d’un compte suivi par 53 000 abonnés sur TikTok, avait lancé des appels au rassemblement sur les réseaux sociaux, en marge des émeutes liées à la mort de Nahel.
« Appel à tous les frères. Ce soir, on se rassemble tous. On va faire du sale à tous ces fils de putes de keufs », avait lancé le prévenu, cagoulé et portant des lunettes de soleil, sur des vidéos postées sur Snapchat et Telegram, le 29 juin 2023.
Le prévenu, de nationalité centrafricaine, administre alors une boucle Telegram intitulée « Émeutes Brest » et est soupçonné par les policiers de « coordonner les émeutiers de Brest »
Il sera aussi reconnu sur des images de vidéosurveillance, entrant dans un supermarché dévalisé, une nuit de violences. « Les mortiers, c’était une incantation à la justice pour se faire entendre », explique-t-il à la barre, en évoquant « les jeunes des quartiers » tués par des « bavures policières ».
« Vous crachez sur les policiers, sur la République », lui lance la procureure, en requérant deux ans de prison ferme.
Casier judiciaire vierge, le jeune homme avait fui son pays, en pleine guerre civile, à l’âge de neuf ans. En juin, il était dans l’attente d’un titre de séjour pour pouvoir travailler. « Avec une condamnation judiciaire, ça va être compliqué », lui a fait remarquer le président, en lui reprochant de « cracher dans la soupe ».