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Interpellé une demi-dizaine de fois en seulement deux semaines, un duo de sans-papiers a écopé de 5 mois avec sursis, lundi, après avoir été arrêté en flagrant délit de cambriolage. Ils seront convoqués les prochaines semaines pour d’autres infractions.

Sofiane adresse un «bonjour !» enjoué à l’assistance ; son compère, Younes, d’un an son cadet, se montre plus réservé, rembruni. Cet après-midi, le duo comparaît pour vol et tentative de vol aggravé, des faits pour lesquels ils ont été interpellés en flagrant délit, à Nantes, jeudi dernier. L’un comme l’autre sont très bien connus des policiers nantais. (…)

Cela ne fait pas bien longtemps qu’on les connaît, ces deux-là sont infernaux, témoigne au Figaro une source policière. Ce sont des roulottiers désormais archi-connus des collègues. On les a vus passer mercredi puis jeudi dernier au commissariat, et deux fois encore la semaine précédente. C’est une catastrophe, ils profitent d’un réel sentiment d’impunité ; il faut que cela s’arrête à un moment.» (…)

Le CV bien nourri de ces deux prévenus sidère les magistrats. «On a du mal à s’y retrouver», note la présidente du tribunal, Noémie Clergeau. (…)

La représentante du ministère public s’attarde moins sur les faits d’armes que sur les conditions de vie précaire de Sofiane et Younes, deux jeunes Algériens sans emploi ni papiers. Tous deux font l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), en cours de contestation. Tous deux vivotent de menus larcins, et s’oublient dans la consommation de cannabis ou de lyrica – la «drogue du pauvre». (…)

«Au vu des mensonges qu’il a proférés sur son âge depuis qu’il est arrivé sur le territoire français, on peut estimer que son identité est difficilement vérifiable et qu’il a peut-être d’autres antécédents judiciaires» (…)

Sofiane, lui, assume. «Je vole», rétorque-t-il le plus simplement du monde lorsque la présidente l’interroge sur ses ressources. Arrivé il y a sept ans en France, le jeune homme est seul aujourd’hui, excepté un cousin à Bordeaux, un autre en Espagne et une sœur restée en Algérie. «J’ai personne. J’ai juste mon dieu», indique-t-il. Et la foi en son camarade. Younes et Sofiane devraient être jugés en mars dans le cadre d’autres affaires de vols. (…)

le tribunal condamne les deux prévenus à cinq mois avec sursis. Un jugement accueilli avec une exhortation de joie par Sofiane, qui lève aussitôt les mains jointes au ciel, en murmurant des mots inaudibles, sourire aux lèvres. «La prochaine fois, c’est terminé !», prévient la présidente en élevant la voix, en guise de conclusion. En détention provisoire depuis samedi, les deux hommes ont été remis en liberté lundi après-midi.

Le Figaro

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