Quatre jeunes femmes accusent Mohamed-Amine Azzabi, pour des viols commis entre 2018 et 2020 à Dijon. Une circonstance aggravante : les réseaux sociaux pour fixer les rendez-vous. Alors que le verdict est attendu mercredi, l’accusé continue de nier face aux témoignages des plaignantes.
Elles s’appellent Marine, Lisa, Léa et Camille*. Elles ne se connaissent pas, n’ont aucun lien, mais elles accusent toutes Mohamed-Amine Azzabi de viols. Les circonstances sont similaires, avec une prise de contact sur des sites de rencontres ou sur les réseaux sociaux. Des faits commis à Dijon entre 2018 et 2020. Cet homme de 29 ans est jugé depuis lundi et jusqu’à mercredi 21 février 2024 devant la cour criminelle départementale – cette cour sans jury populaire, avec cinq juges professionnels, compétente pour les crimes punis de 15 à 20 ans de réclusion, comme des viols ou des vols avec armes.
Mohamed-Amine Azzabi est interpellé le 29 novembre 2020. Ce soir-là, après une discussion sur une application de rencontres avec Marine*, qui se poursuit sur Snapchat, il vient jusqu’à sa chambre, dans une résidence étudiante où il réside également. Il frappe à sa porte, une heure après minuit. Endormie, en pyjama, elle ouvre, sans se méfier. Il vient sur son lit, la déshabille, elle “se cache la poitrine” avec un foulard, raconte-t-elle. “Il me maintenait les poignets, il a décalé ma culotte, puis il m’a pénétré”.
“Je n’ai pas crié, j’étais dans un état où on ne bouge plus”. L’état de sidération sera décrit par les experts lors l’audience. Mohamed-Amine Azzabi quitte ensuite la chambre, elle lui envoie un message, lui disant qu’il vient de la violer. Il revient à 3h30, tape à la porte. Marine* se cache dans sa salle de bain, munie d’un couteau. “Le viol j’en ai souffert, mais le pire c’est l’après”. Terrifiée, elle envoie un message à une amie pour la prévenir, la police arrive, la découvre prostrée. Et part interpeller Mohamed-Amine Azzabi.
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Mohamed-Amine Azzabi, 29 ans, apparaît sûr de lui. Quand il est debout à la barre, vêtu d’un manteau noir avec une capuche à fourrure qu’il garde la plupart du temps, il campe sur sa position : il n’est pas coupable des viols dont il est accusé. Il est né au Maroc, en 1995, décrit par ses parents comme un enfant gâté. Son père est colonel dans l’armée marocaine, sa mère professeur de mathématiques à la retraite. Arrivé en France en 2014 pour faire ses études, d’abord à Toulouse puis à Dijon, l’accusé se destine à une carrière de statisticien. Petit, il rêvait d’être pilote d’avion.