La coupe était pleine. Elle a débordé le 13 février dernier. En rendant sa décision sur CNews, obligeant le gendarme de l’audiovisuel à passer au peigne fin le pluralisme et l’indépendance de la chaîne d’information et de débats, le Conseil d’État a suscité une onde de choc dont il n’avait pas anticipé l’ampleur. L’émoi a largement dépassé les médias du groupe Bolloré. Tout le landerneau médiatique s’inquiète d’une décision qui, en s’appuyant sur la loi de 1986, oblige l’Arcom à un contrôle strict du «pluralisme des courants de pensées» au sein de la chaîne de télévision, et pas seulement en ce qui concerne les invités politiques.
En filigrane, le spectre d’un étiquetage idéologique des débatteurs, chroniqueurs et journalistes prenant la parole sur les plateaux. De quoi entamer les libertés d’expression et éditoriale. Un «premier pas dans un monde cauchemardesque, orwellien et aseptisé, où toutes les pensées seraient identifiées et surveillées par la puissance publique», s’inquiète Me François-Henri…