Si François-Xavier Bellamy déclarait au micro de France Inter le 20 février dernier que Les Républicains ne la soutiendraient pas, ils n’ont pourtant pas présenté de candidat face à elle. Pourquoi ? « Le principe du spitzenkandidat [tête de liste, NDLR], c’est l’idée selon laquelle le candidat du PPE qui remporte les élections européennes devient président de la Commission. Ce principe n’est pas écrit dans les traités, mais c’était une sorte d’accord de bonnes pratiques entre institutions. Mais cet accord a volé en éclats en 2019 lorsqu’Emmanuel Macron et Viktor Orbán se sont alliés au Conseil pour barrer la route à Manfred Weber. Ce sont eux qui ont ainsi conduit à la nomination d’Ursula von der Leyen. »
Inutile, donc, de se précipiter pour Bellamy : « Depuis 2019, nous n’avons plus aucune garantie que ce principe puisse fonctionner à nouveau. Donc notre argument était de dire : “On ne peut pas retourner devant les électeurs en présentant un spitzenkandidat comme si on avait la certitude de pouvoir l’imposer.” »
Autrement dit, les LR n’ont pas présenté de candidat contre Ursula von der Leyen, car ils ne sont pas certains que le candidat aurait été choisi par les chefs d’État et de gouvernements pour être soumis à l’approbation du Parlement. Dans le doute, ils se sont donc abstenus. Mais devant la probabilité – de plus en plus élevée – d’un second mandat de von der Leyen, Bellamy tempère : « Attendons de voir. La dernière fois, elle a été investie à neuf voix près au Parlement. Le vote s’y déroule à bulletin secret, donc l’issue reste incertaine. En tout cas, notre ligne politique est claire. »
