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Dans les rues du XVIIIe arrondissement de Paris la vente illégale de médicaments dans la capitale ne cesse de s’aggraver. Soupçonnés d’avoir participé à un trafic de grande ampleur, quatre hommes sont d’ailleurs jugés au tribunal de Paris ce mercredi 28 février. La justice leur reproche d’avoir dérobé à une société près de 60 000 euros de médicaments destinés à alimenter ce marché. Ce un trafic s’est solidement implanté dans le nord de Paris, notamment du côté de Barbès, la Goutte-d’Or, La Chapelle (XVIIIe) ou encore aux abords de la gare du Nord (Xe).

Parmi les produits retrouvés : la prégabaline. Utilisée pour traiter les troubles neuropathiques ou l’épilepsie, elle est plus connue sous son nom commercial, le Lyrica, ou par ses différents surnoms : le « jaune », la « fusée » ou sa traduction arabe, le « saroukh ». D’après les chiffres de la préfecture police de Paris, ce sont 35 733 cachets de ces médicaments qui ont été saisis en 2023 contre 12 982 en 2021, soit une hausse de 175 %.

Achetée sous le manteau, la pilule se vend autour de 2 euros l’unité alors qu’une boîte de 56 comprimés coûte 23 euros en pharmacie sur prescription.   […] Selon le directeur général de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de Paris, Raynal Le May, les fraudes relatives au trafic de médicamentsont coûté 1,8 million d’euros à l’assurance maladie en 2023 contre 500 000 euros en 2022, soit une augmentation de 260 %. « C’est un phénomène qu’on a vu apparaître il y a cinq ou six ans. Et la situation ne cesse de s’aggraver », constate Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens. […]

Le plus souvent, la prégabaline est mélangée avec d’autres médicaments comme le clonazépam, un anxiolytique commercialisé sous le nom de Rivotril, pour devenir de puissants psychotropes. Depuis quelques années, ils sont consommés parles jeunes mineurs isolés qui y trouvent un effet euphorisant, désinhibant voire une dissociation du corps et de l’esprit.

Tentant d’échapper à leur quotidien de misère et aux traumatismes de leur parcours migratoires, certains en ingèrent aussi pour se donner du courage avant de commettre des vols à l’arraché ou de cambriolages sous la coupe de réseaux, souvent à l’origine de la dépendance de ces ados aux médicaments. […]

Le Parisien

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