Un rapport issu d’une commission d’enquête lancée après l’assassinat de Samuel Paty pointe une «école de la République en danger». 38 recommandations ont été formulées par deux sénateurs.
Un constat accablant, qui empire d’année en année. Un rapport sénatorial d’une commission d’enquête lancée après l’assassinat de Samuel Paty, réclamée par la sœur du professeur tué, pointe une «école de la République en danger», avec une hausse généralisée de la «remise en cause de ses valeurs», ont assuré en conférence de presse ce mercredi 6 mars les deux sénateurs co-rapporteurs, François-Noël Buffet (LR) et Laurent Lafon (Union centriste).
Lors d’une longue prise de parole diffusée sur le site du Sénat, les deux parlementaires tirent la sonnette d’alarme, deux ans et demi après l’assassinat de Samuel Paty. Après plusieurs mois d’enquête, 45 auditions et de nombreux déplacements, les deux hommes ont déploré une «montée de la violence» dans les établissements scolaires privés et publics, tout en pointant un «décalage entre les chiffres de l’Éducation nationale et la réalité du terrain». «La façon dont sont présentés les chiffres constitue une minimisation de la réalité», a cinglé Laurent Lafon. «Les chiffres de l’Éducation nationale nous disent que 0,2% des enseignants des collèges et lycées déclarent avoir été menacés par une arme sur une année scolaire (en 2021-2022, NDLR). Ça peut paraître très faible mais c’est près de 900 enseignants. Soit 4 par jour.»