La découverte d’une main en bronze gravée vieille de deux mille ans, lève le voile sur l’histoire de la langue basque, l’une des plus énigmatiques d’Europe.
L’origine de la langue basque, parlée aujourd’hui par quelques centaines de milliers de locuteurs, est un mystère. Les spécialistes la considèrent comme « isolée », sans racines connues dans d’autres groupes linguistiques, notamment indo-européens. En analysant un vestige en forme de main en bronze, datant de 2000 ans, découvert dans les Pyrénées occidentales, dans la région de l’actuelle Navarre, les archéologues sont pourtant en train de lui trouver une filiation.
Sur cette pièce exceptionnelle, fabriquée par les Vascons, un groupe culturel de la fin de l’âge du fer, les chercheurs ont relevé un précurseur du basque moderne, faisant de cette langue l’une des dernières survivantes des idiomes dits paléo-européens, parlés avant l’expansion de l’Empire romain. L’écriture représentée comme un sous-système graphique du paléohispanique prouve que la société vascone, que l’on croyait illettrée, possédait une écriture en propre.
C’est la correspondance remarquable entre le premier mot du texte vascon « sorioneku » et le terme basque « zorioneko » signifiant « bonne fortune » qui a révélé leurs racines communes. Les archéologues pensent que « la main d’Irulegi » devait être clouée à une porte, servant d’amulette de protection. L’orientation du texte et la présence d’un seul trou de fixation indiquent qu’elle était suspendue les doigts pointés vers le bas.