09/03/24
Le Conseil mondial de la diaspora algérienne est né. L’instance a été lancée avec succès par le Franco-Algérien Karim Zéribi dans un grand hôtel parisien. Dans une salle pleine, l’ex-député européen a prononcé un discours où il est allé droit au but.
« On attendait 200 personnes, on a eu 400, en plus les inscriptions ont été clôturées en moins de 72 heures. On aurait pu réunir 1500 personnes. C’est du jamais vu. Il n’y a que les Algériens qui peuvent faire cela », s’est félicité Karim Zéribi pour souligner le désir ardent des membres de la diaspora algérienne de se retrouver, d’échanger, d’aider le pays de leurs origines. Karim Zéribi l’a bien compris et il ne l’a pas caché. […]
L’idée de créer le Conseil mondial de la diaspora algérienne est née il y a deux semaines lors d’une émission de télévision à Alger à laquelle il a participé avec le député de l’immigration Mohamed Henni, a confié Karim Zéribi à l’assistance, composée de femmes et d’hommes, venus de partout, et qui sont cadres, dirigeants d’entreprise, élus locaux en France…
« Nous sommes des patriotes, nous aimons notre pays », a lancé Karim Zéribi, en critiquant le nationalisme qui est la « haine de l’autre ».
La diaspora algérienne a un « potentiel considérable », à l’image de l’Algérie qui peut devenir l’une des « cinq grandes puissances de la planète », a-t-il ajouté.
« Nous assumons notre identité », a lancé encore Karim Zéribi et « nous voulons contribuer au développement de notre pays ».
Le consultant des médias qui fait des allers-retours entre Paris et Alger dans le cadre de ses activités, a évoqué le contexte difficile pour les musulmans d’une façon générale en Occident et particulièrement en France, où l’islamophobie a pris des proportions inquiétantes ces dernières années avec la montée en puissance de l’extrême-droite.
Karim Zéribi dévoile les quatre objectifs majeurs du Conseil mondial de la diaspora algérienne
« En Occident, nous avons le sentiment d’être des intrus. On n’en peut plus des débats sur l’islam et l’immigration. L’air est devenu quelque peu irrespirable », a-t-il dénoncé.
C’est dans ce contexte marqué par la montée en puissance de l’extrême-droite en Occident notamment en France qui compte la plus importante communauté algérienne, et avec le désir pour de nombreux Algériens de la diaspora de revenir investir dans le pays de leurs origines qu’est né le Conseil mondial de la diaspora algérienne.
En France et partout dans le monde, « les Algériens sont les moins communautaristes », a remarqué Karim Zéribi, avant de lancer : « Fini les complexes ». […]
Pour le siège, les initiateurs du CMDA ont choisi Bruxelles, la capitale de l’Europe, pour faire du lobbying et défendre l’Algérie contre les fake news. « Le lobbying, je l’assume, a dit Karim Zéribi. Il y a des aspects positifs de l’Algérie qui ne sont pas mis en avant. Nous allons le faire ».
07/03/24
Dans cet entretien au site d’information algérien TSA (Tout sur l’Algérie), l’ancien député européen Karim Zéribi évoque cette instance inédite. qui sera lancée le 8 mars lors d’un dîner de gala. Il parle de ses objectifs, du soft power algérien à l’étranger, de la volonté de beaucoup de Franco-Algériens de revenir investir en Algérie….
Vous allez lancer vendredi 8 mars le Conseil mondial de la diaspora algérienne. Pourquoi avez-vous pris cette initiative ?
Cela fait plusieurs mois que le président de la République Abdelmadjid Tebboune lance des appels à la diaspora algérienne installée partout dans le monde.
Ces appels, que nous n’avions jamais senti aussi forts et sincères auparavant, ont raisonné positivement et nous ont donné envie de créer une instance de dimension internationale capable de rassembler les forces vives de notre diaspora à l’échelle mondiale.
De plus, il est important de rappeler qu’en qualité d’Algérien de nationalité ou Algérien d’origine, nous sommes tous naturellement attachés à la terre de nos ancêtres. Nos racines communes ajoutées à notre détermination à agir positivement au service de l’Algérie peuvent être utiles au développement économique, culturel et sportif de ce grand et beau pays. […]
La diaspora algérienne en France est parfois marginalisée, stigmatisée, attaquée par les courants d’extrême-droite. Une telle structure ne risque-t-elle pas de la stigmatiser davantage ?
Non au contraire, elle va nous permettre de nous compter et de démontrer que nous sommes utiles voire indispensables au bon fonctionnement de la société française.
Si demain l’on se passait de cette diaspora que l’on retrouve chez les chefs d’entreprises, les professeurs de l’éducation nationale, les médecins, les fonctionnaires mais également tous les services publics et les employés qui exercent des métiers essentiels à la vie quotidienne sans oublier les figures emblématiques du monde du sport et de la culture, c’est l’économie française et plus largement le rayonnement de la France dans le monde qui se trouverait largement pénalisés.[…]
De nombreux entrepreneurs algériens de France veulent investir en Algérie. Comment expliquez-vous ce nouveau phénomène ?
La situation économique et sociale s’est fortement dégradée ces derniers mois en France et plus largement en Europe. Il y a un manque de perspective et un moral qui n’est pas au beau fixe pour une grande partie des Français dont font partie les binationaux de la diaspora.
La forte inflation, les salaires qui stagnent, le chômage qui semble repartir à la hausse et certains pans de l’économie en crise indiquent globalement que la confiance en l’avenir n’est pas là.
L’Algérie et plus largement le continent africain représentent au contraire une destination où beaucoup restent à faire en matière de développement économique, ce qui augure d’un avenir potentiellement prospère pour celles et ceux qui possèdent un esprit entrepreneurial et qui sont porteurs de projets en tous domaines.
De plus, il y a une fibre affective qui rentre en ligne de compte pour la diaspora car l’Algérie représente nos racines et envisager une implantation dans le pays de ses parents et grands-parents possède une forte portée émotionnelle et symbolique.[…]