11/03/2024
Bastien Payet, un étudiant et chanteur de 23 ans, a été tabassé à mort, dans les rues de Reims, le 10 mars 2019. Cinq ans après les faits, malgré une instruction achevée, les trois suspects ont été remis en liberté et aucune date pour un procès n’a été annoncée. La famille réclame la justice.
«Quand je fais mes courses, peut-être qu’ils sont à côté de moi, je n’en sais rien. Pourquoi ils se priveraient de recommencer, puisqu’il ne se passe rien derrière. Cela fait cinq ans qu’il ne se passe rien. Ils ont certainement leur petite vie tranquille, je ne sais pas et je ne veux pas le savoir. On risque de nous les montrer comme des gentils petits garçons qui se tiennent à carreau. Seulement, ils ont tué mon fils, il y a exactement cinq ans», témoigne Frédérique Couturier, la mère de la victime.
UNE ATTENTE INSOUTENABLE
Une attente insoutenable pour la mère de Bastien, qui confie perdre peu à peu confiance en la justice. «On est tous ultra choqué, moi ma vie est complètement détruite. J’ai perdu mon travail et je suis en invalidité, j’ai perdu ma santé, j’ai perdu mon fils unique, j’ai tout perdu», déclare Frédérique Couturier, abattue.
10/03/2024
La mort de ce jeune homme, lynché dans le centre de Reims, avait ému au-delà de la région. Alors que l’instruction est achevée depuis un an et demi, les suspects ont retrouvé la liberté et aucune date d’audience n’est fixée. La mère et le beau-père de Bastien Payet racontent leur sentiment d’abandon.
Cinq ans après, le procès n’a pas eu lieu et aucune date n’a été annoncée. Pourtant, l’instruction s’est achevée il y a un an et demi avec le renvoi en cour d’assises des trois accusés pour “coups mortels ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, un crime puni de 15 ans de prison minimum.
Une attente vécue comme une “épée de Damoclès” par la maman de Bastien, qui, peu à peu, “perd confiance en la justice”. Se préparer, ressasser les événements, espérer une condamnation… Sans procès, Frédérique Couturier se dit dans l’incapacité de “sortir la tête de l’eau”, avec la sensation d’être “laissée pour compte” et “oubliée”.
Les accusés sous contrôle judiciaire
D’autant que l’avocate de la famille, maître Pauline Manesse, confirme qu’il n’y a “aucune raison juridique expliquant que le procès ne soit pas organisé”. Alors, comment expliquer ce délai ? La juridiction indique que dans la mesure où les accusés sont sous contrôle judiciaire, “on ne se trouve pas dans les délais qui imposent la rapidité de la tenue du procès”, rapporte-t-elle, qualifiant la situation d’”inacceptable”.
Après les faits, deux des trois suspects étaient restés en détention provisoire pendant un an et cinq mois, le troisième quelques mois de plus.
Aujourd’hui, ils ont l’autorisation de revenir à Reims. “Votre unique enfant est mort tabassé et vous pouvez croiser ces individus dans la rue”, dénonce Laurent Etienne, 45 ans. “Ils ont donné la mort et maintenant ils sont en liberté, ils ont retrouvé une petite vie tranquille”, regrette Frédérique Couturier :
C’est comme s’il y avait eu un chien écrasé. Le message transmis c’est ‘vous pouvez faire la pire chose au monde et qu’est-ce qu’il se passe derrière ? Pour l’instant pas grand chose’.
12/01/2022
Principal suspect dans l’agression qui a coûté la vie à Bastien Payet, étudiant rémois frappé à mort en 2019, Oussama Zeroual a de nouveau été écroué : sa remise en liberté du 16 septembre dernier a été annulée par la Cour de cassation.
Bastien Payet, 23 ans, aurait reçu une avalanche de coups de pied et de poing à la tête avant de succomber à ses blessures. Trois jeunes gens, entre 20 et 25 ans, étudiants en BTS, avaient été interpellés rapidement, livrant des versions contradictoires. Mis en examen pour meurtre, le trio avait été placé en détention provisoire.
Coup de théâtre au cours de l’été 2020 : deux des suspects étaient placés sous contrôle judiciaire et quittaient la maison d’arrêt où ils étaient incarcérés, le temps de l’enquête.
Le 16 septembre 2021, le troisième et principal auteur présumé était également libéré. Fin décembre, la Cour de cassation cassait cette décision, ordonnant l’annulation de cette remise en liberté et sa réincarcération.
Oussama Z. fera une nouvelle demande pour sortir de prison le 20 janvier prochain devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims.
18/09/2021
La troisième demande aura été la bonne. Jeudi après-midi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims a ordonné la remise en liberté du principal suspect dans la mort de Bastien Payet, cet étudiant en droit décédé des suites d’une volée de coups reçus en plein centre-ville dans la nuit du 8 au 9 mars 2019. Aujourd’hui âgé de 23 ans, Oussama Zeroual avait comparu le matin même devant la chambre, après deux demandes infructueuses les 17 septembre 2020 et 5 août dernier.
[…]L’accusation de meurtre abandonnée
Le 8 septembre, la juge d’instruction a signé l’ordonnance de mise en accusation, non plus pour « meurtre » , qui était la mise en examen initiale, mais pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner » . La magistrate, conformément d’ailleurs aux réquisitions du parquet, a estimé que la volonté de tuer n’était pas établie.
[…]17/09/2020
Oussama voit sa demande de remise en liberté refusée
Dans la perspective d’un procès devant la cour d’assises qui n’aura pas lieu avant l’année prochaine, les magistrats de la chambre d’instruction de la cour d’appel ont ordonné le maintient en détention provisoire d’Oussama Zeroual, âgé de 20 ans au moment des faits reprochés, qui était déjà connu de la justice. Osman Dogan et Enzo Andolini, ses complices avaient été libérés et placés sous contrôle judiciaire en août.
La nuit du drame, Bastien Payet, sa compagne et un groupe d’amis rejoignaient une discothèque lorsque des individus qui urinaient dans la rue importunèrent les jeunes femmes. Bastien Payet demandait aux grossiers personnages de les laisser tranquilles. En guise de réponse, l’étudiant en droit de 23 ans était mis au sol par un coup de poing avant d’être roué de coups, dont des coups de pied à la tête. Son ADN avait été trouvé sur une chaussure d’Oussama Zaroual, qui, depuis le début, conteste toute violence.
27/08/2020
Après le meurtre de Bastien Payet, lynché en 2019 au centre-ville de Reims, deux des trois suspects libérés.
12/03/2019
Des hommages à la mémoire d’un jeune homme bien connu à Reims et dans les environs… Bastien Payet, 23 ans, a succombé à ses blessures, dimanche 10 mars. . Il a été littéralement passé à tabac dans le centre-ville de Reims, dans la nuit de vendredi à samedi.
Trois étudiants ont été mis en examen pour meurtre et placés en détention. Le drame a eu lieu samedi, vers 3h00 du matin, rue Jeanne d’Arc, dans le centre-ville . Un trio d’étudiants en BTS en alternance a croisé un autre groupe de jeunes gens, dont la victime. Bastien Payet a été roué de coups de poings et de pieds dans la tête. Laurent Etienne, directeur des ateliers slam.com, est un très proche de la victime et de sa famille. D’après lui, le jeune Bastien n’a en aucune façon cherché la bagarre : « ce n’est pas du tout deux groupes de jeunes qui se sont battus. Bastien et son meilleur ami étaient avec deux copines. Ils se sont fait alpaguer par trois autres jeunes suite à une mauvaise réflexion de ces jeunes auprès des filles. Bastien leur a juste dit qu’il ne fallait pas rentrer la dedans et qu’il fallait juste rester tranquille, sans violence, sans attaque, et ils l’ont réellement agressé ».
Trois jeunes âgés d’une vingtaine d’années ont été mis en examen pour meurtre et placés en détention provisoire après l’agression de Bastien Payet. Le jeune homme de 23 ans a succombé à ses blessures dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 mars.
Un échange de mots aurait été l’élément déclencheur, en quelques secondes, de l’agression mortelle de Bastien Payet. Ce samedi 9 mars, vers 3 heures du matin, le jeune homme de 23 ans se trouvait en compagnie de trois amis, deux filles et un garçon, rue Jeanne-d’Arc, en plein centre-ville de Reims, lorsqu’une altercation éclate avec trois autres jeunes hommes, en état d’ébriété.
Très vite, des coups de pieds et de poings sont portés, notamment à la tête de Bastien Payet. Malgré l’intervention rapide des secours, le jeune homme est décédé ce dimanche matin au CHU de Reims des suites de ses blessures.
“Il est même possible qu’il n’y ait pas de mobile sérieux à cette rixe, plus exactement au fait que la victime ait reçu des coups”, précise le procureur.
Selon un ami de la victime que nous avons contacté, “les deux filles marchaient devant, elles se sont pris une réflexion. Bastien leur a dit : ‘On ne va pas rentrer là-dedans‘. Ses trois agresseurs n’ont pas aimé cette intervention et l’ont asséné de coups au visage.”
Surconsommation d’alcool
L’un des suspects a été interpellé sur les lieux même de l’agression “dans un état d’alcoolisation avancée”, selon le procureur. Les deux autres ont été appréhendés samedi après-midi par les policiers de la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP) de la Marne.
Les auteurs présumés des faits, trois étudiants en BTS en alternance, avaient passé la soirée à boire. Le procureur insiste sur “la problématique de l’alcool et de la consommation d’alcool désinhibitrice qui permet des passages à l’acte, notamment chez les jeunes.”
Les agresseurs présumés se renvoient la balle
Les trois individus ont été mis en examen pour meurtre et placés en détention provisoire. Deux d’entre eux sont inconnus des services de police. Le troisième est déjà apparu dans une affaire de vol et de stupéfiants. Leurs versions divergent sur l’identité du ou des auteurs des coups. (…)