Communiqué de presse conjoint du Conseil de l’Europe et de la Commission européenne au sujet de la « réunion de coordination sur la lutte contre la haine envers les musulmans » des 14 et 15 mars 2024 :
“Une coopération et une coordination internationales accrues sont nécessaires pour combattre la haine envers les musulmans et toutes les formes de racisme et de discrimination.
(…)
Les 14 et 15 mars 2024, les coordonnateurs, les représentants spéciaux, les envoyés spéciaux et les ambassadeurs chargés de la lutte contre la haine et la discrimination envers les musulmans se sont réunis pour la première fois afin de discuter de la montée globale de la haine envers les musulmans. La réunion de deux jours, qui a eu lieu à Strasbourg à l’occasion de la Journée internationale correspondante, a été organisée par le Conseil de l’Europe et la Commission européenne. Elle faisait suite à la « Déclaration conjointe des coordonnateurs, des représentants spéciaux, des envoyés spéciaux et des ambassadeurs chargés la lutte contre la haine et la discrimination envers les musulmans » diffusée le 29 novembre 2023.
La rencontre s’est déroulée dans le contexte d’une montée globale de la haine envers les musulmans, tant en ligne que hors ligne. Le langage déshumanisant, la polarisation et la désinformation ont atteint des niveaux alarmants dans le monde entier, et le discours discriminatoire et raciste est généralisé. Les musulmans et autres groupes continuent de signaler des menaces, de la violence, du harcèlement et de l’intimidation ainsi que du vandalisme à l’égard de leurs espaces religieux et de leurs centres communautaires. La discrimination, le racisme et la haine ont un effet dissuasif sur les libertés d’expression et de réunion pacifique dans l’espace public et en ligne. La réunion du 14 et 15 mars avait pour but de rappeler l’importance de prévenir et de combattre l’extrémisme de même que la radicalisation sous toutes leurs formes, y compris l’extrémisme violent qui cible les musulmans parmi d’autres groupes.
Les participants ont exprimé leur solidarité avec ceux qui font l’objet de discrimination et ont réaffirmé que la haine envers les musulmans, comme toutes les autres formes de haine et de racisme, constitue une menace pour nos sociétés pluralistes et démocratiques. Sa manifestation met en danger la cohésion et l’inclusion sociales. La lutte contre cette haine doit passer par une approche pan sociétale.
Les instruments internationaux tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme, plusieurs conventions des Nations Unies protégeant contre la discrimination, la Convention européenne des droits de l’homme et la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne sont essentiels à la protection contre toutes les formes de racisme et de discrimination dans nos pays.
Les participants en ont conclu les points suivants :
- La société civile, l’éducation et les médias ont un rôle clé à jouer. Aucun effort ne doit être épargné pour améliorer et soutenir nos systèmes d’éducation afin d’apprendre aux jeunes générations le vivre ensemble dans des sociétés démocratiques fondées sur nos valeurs communes.
- La dimension intersectionnelle de la haine et de la discrimination envers les musulmans s’appuie sur plusieurs motifs tels que la religion, l’origine nationale ou ethnique et le sexe.
- Les femmes et les filles musulmanes sont particulièrement exposées à la violence et à l’exclusion des sphères de l’éducation, de l’emploi, du sport et de la culture, alors qu’elles pourraient y être de puissants vecteurs d’inclusion et de respect mutuel.
- La discrimination, la haine et le racisme envers les musulmans, les juifs, les Palestiniens et les Israéliens sont particulièrement marqués, nourris par le cours des événements au Moyen‑Orient.
- Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, et nul ne devrait subir de discrimination, d’hostilité ou de violence en raison de son appartenance religieuse.
- Il est nécessaire de renforcer la coopération et la coordination internationales pour la lutte contre toutes les formes de haine et de discrimination envers les musulmans.
La réunion de coordination d’aujourd’hui a montré que nos gouvernements et nos organisations internationales sont déterminés à lutter contre la haine envers les musulmans dans nos sociétés et dans le monde entier.”
Les représentants des pays suivants ont participé à la réunion :
Arménie, Allemagne, Autriche, Azerbaïdjan, Belgique, Bulgarie, Canada, Commission européenne, Conseil de l’Europe, Croatie, Danemark, Espagne, États-Unis d’Amérique, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Luxembourg, Macédoine du Nord, Nations Unies, Norvège, Organisation de la coopération islamique, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Pays-Bas, Portugal, République de Moldavie, Royaume-Uni, Saint-Siège, Slovénie, Suède, Suisse, Türkiye et Ukraine.
Commission européenne (PDF) / Conseil de l’Europe
Le 15 mars revêtait une importance hautement symbolique puisqu’il marquait la journée internationale des Nations Unies contre la haine anti-musulmane. La réunion de coordination était présidée par Marion Lalisse, coordinatrice de la CE pour la lutte contre la haine anti-musulmane , et co-organisée par Alexandre Guessel, Représentant spécial du Secrétaire Général du Conseil de l’Europe contre l’antisémitisme, la haine anti-musulmane et autres formes de religion. l’intolérance et les crimes haineux. La secrétaire générale Marija Pejčinović Burić a ouvert la réunion en déclarant : « Nous devons faire tout notre possible pour mettre fin [aux préjugés, à la discrimination et même à la violence dirigée contre les musulmans] en utilisant nos propres outils et en travaillant ensemble, tout doit être fait pour assurer la sûreté, la sécurité, et la dignité de chaque musulman, comme de tout autre Européen ».
Le Président en exercice de l’OSCE, Ministre des Affaires étrangères et européennes et du Commerce de Malte, Ian Borg, a déclaré : « En ce jour, nous nous souvenons de notre devoir collectif de lutter contre les préjugés et d’accepter la diversité », soulignant que « Notre force réside dans notre unité et notre détermination inébranlable à favoriser des sociétés où le dialogue prévaut sur la confrontation, la compréhension sur la peur et la tolérance sur les préjugés – une société où les libertés fondamentales et les droits de l’homme sont protégés et dont tous peuvent jouir. Le ministre Borg a appelé tous les États participants « à intensifier leurs engagements et leurs actions en faveur de cet effort crucial, en s’efforçant de favoriser un environnement dans lequel chacun peut vivre sans haine et sans discrimination ».
Une délégation du Secrétariat général de l’OCI et de la Mission de l’OCI auprès de l’UE a participé à la première réunion de coordination sur la lutte contre la haine antimusulmane, tenue les 14 et 15 mars 2024 à Strasbourg, en France (…)
Organisation de la coopération islamique
Qu’est-ce que le Conseil de l’Europe ?
Le Conseil de l’Europe est la principale organisation de défense des droits de l’homme du continent. Il comprend 46 États membres, dont l’ensemble des membres de l’Union européenne. Tous les États membres du Conseil de l’Europe ont signé la Convention européenne des droits de l’homme, un traité visant à protéger les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit. La Cour européenne des droits de l’homme contrôle la mise en œuvre de la Convention dans les États membres.
Son siège se trouve à Strasbourg, dans le Palais de l’Europe. Il n’entretient pas de lien direct avec l’Union européenne et ne doit pas être confondu avec ses institutions […]
Touteleurope.eu / Conseil de l’Europe – Ne pas confondre / ECRI