REPORTAGE – La majorité des 2500 exilés installés dans le département travaillent ou sont scolarisés. Avec la volonté de repartir dès que possible au pays.
(…) Tous ceux qui sont en âge de travailler et en bonne santé ont un emploi. Soit environ la moitié des 2500 Ukrainiens réfugiés en Loire-Atlantique. Avec une réputation de dur au mal et malgré un certain déclassement social par rapport à leur métier et diplôme d’origine. «On nous dit souvent qu’on ne cherche pas à profiter du système. Qu’on se débrouille, qu’on trouve des solutions», souligne Ganna Generaliuk, membre d’une autre association locale Tryzub, arrivée à Nantes juste avant le conflit. Tous les secteurs en tension, hôtellerie-restauration, nettoyage, BTP, embauchent à tour de bras parmi les réfugiés. À Saint-Nazaire l’industrieuse, avec ses chantiers navals et l’aéronautique, certains employeurs prévoient même des cours de français.
Antonina et son mari occupent une chambre d’hôtel à Saint-Herblain. «Ça nous suffit largement pour vivre», s’excuse presque cette quinquagénaire. (…)
Antonina consacre aujourd’hui trois journées par semaine au centre culturel franco-ukrainien de Nantes. Dévore tout ce qui s’écrit en français – qu’elle comprend désormais «à 80 %».«Nous devons montrer du respect et de la gratitude envers la France. Et ce même si nous attendons notre retour avec impatience, car nos amis et notre foyer sont là-bas», s’émeut -elle. Pour Karyna Kosse-Gauffre, de l’association Toloka, «il y a déjà des retours au pays, mais ils restent marginaux» . Deux familles sont reparties en Ukraine il y a quelques mois. Avant de revenir finalement à Nantes.