Le choix du député de la majorité et ancien ministre de la santé suscite de vives critiques parmi les médecins, prompts à rappeler que les besoins sont ailleurs.
« Le symbole est terrible, réagit Olivier Milleron, du Collectif inter-hôpitaux. Aller faire de la médecine de confort pour des gens riches quand l’hôpital est en crise et manque de bras, en particulier en neurologie, c’est quand même triste. Sans compter le signal déplorable de quitter le public pour le privé lucratif. » « Scandaleux ! », a réagi, sur X, l’un des porte-parole de la CGT-Santé, Christophe Prudhomme. « Un ancien ministre ne peut plus être totalement libre de ses choix, a écrit, sur ce même réseau social,le médecin et sénateur socialiste de Paris Bernard Jomier. Passer de la neurologie à la médecine esthétique a un sens, celui d’un choix financier. Quel message désastreux. »
« Etiquette de ministre »
Du côté de l’ordre des médecins, tout en se défendant de prendre position sur un choix de reconversion personnelle, on interroge la « cohérence » et l’« exemplarité » d’une telle option, de la part de celui qui a eu pour mission, en 2020, en pleine crise liée au Covid-19 et après, de défendre l’hôpital et l’accès au soin des Français. Avant de s’engager en politique, Olivier Véran a été chef d’unité en neurologie au centre hospitalier universitaire de Grenoble.
« Quand on connaît la crise sanitaire que l’on vit, avec des patients qui mettent des mois pour obtenir des rendez-vous, que ces choses-là sont les conséquences des politiques qu’a menées M. Véran, on a quand même le courage de rester dans son métier », a tancé, sur RMC, Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre, un syndicat de médecins libéraux.