“Je n’arrive pas à y croire”, déclare Evalina Dias, membre du conseil d’administration de Djass, l’Association portugaise des descendants d’Africains. “Nous ne savions pas qu’il y avait autant de racistes au Portugal. C’est comme s’ils étaient cachés.“
Les élections nationales portugaises ont donné naissance à un Parlement profondément fracturé, dans lequel l’extrême droite semble prête à jouer un rôle de premier plan. L’Alliance démocratique de centre-droit, composée principalement du Parti social-démocrate (PSD), a remporté la victoire avec 79 sièges sur les 230 que compte l’Assemblée du pays. Le parti socialiste, qui gouvernait le pays depuis huit ans, a lui été relégué à la deuxième place. Mais c’est Chega, troisième, dont le nombre de sièges a quadruplé, passant de 12 à 48, qui a fait sourciller toute l’Europe.
“C’est une très grande menace pour nous”, déclare Dias. “C’est une menace pour tous les gens qui ne sont pas blancs au Portugal et c’est une menace pour la démocratie.“
Rares sont ceux qui peuvent dire ce qui va suivre. Le leader du PSD, Luís Monténégro, a exclu à plusieurs reprises tout accord avec Chega, en raison de ce qu’il a décrit comme les opinion “souvent xénophobes, racistes, populistes et excessivement démagogiques” de son leader, André Ventura.
Mais le leader des socialistes, Pedro Nuno Santos, a mis en garde son parti contre le fait d’ignorer le message envoyé par plus d’un million de personnes qui ont voté pour Chega. Dimanche, il a déclaré : “Il n’est pas vrai que 18 % des Portugais soient racistes, mais il y a beaucoup de Portugais en colère.”
Dias n’est pas d’accord : “Pour notre association, c’est comme si le million de voix qu’il a obtenu, c’était 1 million de voix de racistes“, dit-elle.
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