Pour la première fois, le Canada va installer des restrictions concernant les permis de travail temporaire pour les travailleurs étrangers. Elles entreront en vigueur le 1er mai prochain.
Le Canada va réduire pour la première fois le nombre de travailleurs étrangers temporaires, a annoncé jeudi le gouvernement, après des années d’une politique migratoire considérée comme très ouverte.
« Le Canada a connu une forte augmentation du nombre de résidents temporaires ces dernières années, qu’il s’agisse de l’augmentation du nombre d’étudiants internationaux, de l’augmentation du nombre de travailleurs étrangers remplissant des postes vacants ou des personnes fuyant les guerres et les catastrophes naturelles », a-t-il ajouté.
Plusieurs provinces, comme le Québec, sont de plus en plus opposées à l’accueil d’immigrés, mettant en avant le contexte d’une importante crise du logement qui frappe tout le pays.
L’annonce du gouvernement survient près d’un mois après que le Canada a décidé de réimposer des visas pour les Mexicains et deux mois après la mise en place d’un plafond sur les permis pour les étudiants étrangers.
Selon les autorités, le marché du travail est plus tendu que ces dernières années. Le nombre d’emplois vacants a diminué de 3,6 % pour s’établir à 678 500 au cours du quatrième trimestre de 2023, marquant ainsi une baisse pour le sixième trimestre consécutif par rapport au record atteint lors du deuxième trimestre de 2022 (983 600), d’après des données du gouvernement.
Les entreprises actuellement autorisées à faire appel à des travailleurs étrangers temporaires à hauteur de 30 % de leurs effectifs verront cette proportion réduite à 20 %, sauf dans les secteurs de la santé et de la construction. Le gouvernement va également procéder à un examen des programmes existants qui font appel à des travailleurs temporaires afin, selon le ministre, de mieux les adapter aux « besoins du marché » du travail et d’ » éliminer les abus ».